A l'occasion de la journée de l'Afrique, l'Association des Etudiants et Stagiaires Africains en Tunisie (AESAT) a organisé au siège de l'UTICA, un forum ayant pour thème « Etat d'effervescence de l'Afrique: Révolution ou leurre?». Ouvrant le forum, M. Raoul Fone Président de l'AESAT a rappelé que le 25 Mai est notre fête nationale à tous, au-delà des dispersions issues de l'esclavage, de la colonisation et du néocolonialisme.
Il a noté que «L'Unité est la priorité» comme a dit Hailé Sélassié, pour une Afrique solidaire et prospère garantissant à tous ses enfants la possibilité de vivre, de se développer et de s'épanouir en Afrique ainsi que d'être respecté et protégé à l'extérieur . Le président de l'association a lancé à cette occasion un appel à chacun, en priorité aux jeunes pour que cette journée du 25 mai soit un moment de réjouissance, de réflexion et d'engagement à servir l'Afrique, les enfants en priorité. Par ailleurs, «Le printemps arabe: leçon d'une révolution à la lumière de celle de la Tunisie» a fait l'objet de l'intervention de M. Abdessatar Mabkhout, expert comptable et universitaire. Il a entamé son allocution par souligner que la Tunisie vit des moments historiques, notant qu'il n'a jamais cru avoir la chance de vivre ces moments qui l'ont troublé et impressionné. Mais il a affirmé que la révolution est encore en cours et qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'on nous donne des cadeaux, il faut œuvrer dure pour réaliser les objectifs de la révolution tunisienne. Evoquant la question de l'invitation de la Tunisie et l'Egypte au G8 qu'il a décrite de "cosmétique", M. Mabkhout a indiqué que l'objectif du G8 est de défendre l'économie de marché, posant la question: «Est-ce qu'on a une place sous le soleil de l'économie de marché?». Il a expliqué que la Tunisie affichait des performances avec l'aide des instances internationales dont la Banque Mondiale. Notant qu'il y avait une croissance en Tunisie mais une grande partie de cette croissance a été détournée et que les richesses n'ont pas été très bien réparties. M. Mabkhout a souligné dans son allocution qu'en Tunisie il n'y avait pas vraiment une économie de marché avant la révolution, notre économie n'était qu'une économie de rente et que les patrons ont cohabité avec la dictature pour protéger leurs intérêts. «Aujourd'hui, il faut unir les forces de l'Afrique, il n'y a plus d'Est et d'Ouest depuis la chute du mur de Berlin» a noté M. Mabkhout. Pour sa part, M. Youssouf Ahamat Tyera, Manager New Africa Business nous a amené dans un voyage à travers l'histoire de l'Afrique. Citant les propos de Lumumba: «Un jour, l'histoire aura son mot à dire, mais ce ne sera pas l'histoire qu'on enseigne à l'ONU, à Washington, Paris ou Bruxelles, mais l'histoire qu'on enseignera dans les pays libérés du colonialisme et de ses marionnettes. L'Afrique écrira sa propre histoire. Une histoire faite de gloire et de dignité». Il a souligné que l'Afrique a souffert et continue de souffrir de l'exploitation de ses richesses par les Occidentaux et qu'il est temps de bouger. «Les technologies de l'information et les révolutions» fut le thème proposé par M. Tarek Abdellatif, expert en technologie de l'information qui a rappelé que Obama était le premier politicien à utiliser les réseaux sociaux dans sa stratégie de communication où l'information circule très rapidement. Pour cette raison les politiciens dans le monde entier ont choisi la toile pour faire passer l'information. Durant le débat les jeunes africains présents ont exprimé la nécessité d'unir l'Afrique et par ricochet «il faut que les maghrébins disent qu'ils sont africains» comme l'a souligné un jeune africain.