«La crise financière (mondiale) en cours suscite un ensemble d'interrogations concernant la nécessité de réexaminer les bases sur lesquelles a été fondé le système financier international, et de mettre à contribution les pays en développement, dans le processus de réaménagement». Ce passage, fort éloquent, de l'allocution du Chef de l'Etat au symposium sur le rôle des banques centrales, tenu hier à Tunis et prononcé en son nom par M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, témoigne, d'une part, de l'intérêt et de la grande importance qu'accorde le Président Ben Ali à la nécessité d'engager l'ensemble de la communauté internationale pour faire front aux impacts directs et indirects de cette fameuse crise financière internationale. La riposte et les réponses à apporter doivent être à la dimension de ce phénomène planétaire. Il n'est plus à démontrer l'impératif de vigilance et de mise en place de mécanismes capables d'analyser en profondeur et d'anticiper les bouleversements au niveau mondial et leurs incidences. L'allocution du Président de la République a constitué, d'autre part, une occasion propice pour les participants à ce symposium, dont les hautes responsabilités et leurs présidences aux destinées d'institutions financières de premier ordre, pour s'informer directement des méthodes de travail de la politique financière tunisienne et d'apprécier sur place l'ensemble des mesures opérationnelles que la Tunisie a adopté en matière de gestion, de veille et de correction dans le secteur financier. L'approche tunisienne est d'œuvrer dans le sens de la mobilisation de ce secteur au service des objectifs de développement, à l'abri de la surenchère, pour la libéralisation de l'économie et le soutien à l'initiative privée, mais en veillant à discipliner les mécanismes du marché par la mise en place de réglementations rigoureuses. L'argent est au service de l'économie. Il est l'outil nécessaire au développement et ne peut, en aucun cas, constituer un élément autonome, indépendant et incontrôlé.