Une réunion de haut niveau s'est tenue à l'Elysée mercredi dernier, consacrée à la dégradation persistante des relations entre la France et l'Algérie. Selon des sources gouvernementales françaises, ce conseil restreint a rassemblé le président Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, ainsi que les ministres Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères), Bruno Retailleau (Intérieur) et Gérald Darmanin (Justice). Une crise inédite depuis dix mois Depuis près de dix mois, Paris et Alger traversent une crise diplomatique sans précédent, marquée par des tensions croissantes. Des diplomates ont été expulsés des deux côtés, les ambassadeurs rappelés pour consultations, et des restrictions ont été imposées sur l'octroi de visas diplomatiques, paralysant les échanges officiels. Une tentative de réconciliation avortée Début avril, un appel téléphonique entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune avait laissé entrevoir une possible reprise du dialogue. Mais cet espoir n'a été que de courte durée : depuis, toutes les voies de communication ont de nouveau été rompues, plongeant les relations bilatérales dans l'impasse. Le dossier sensible des expulsions Au cœur des tensions actuelles se trouve le refus d'Alger de coopérer sur le dossier des expulsions. Le ministère français de l'Intérieur souhaite reconduire plusieurs dizaines de ressortissants algériens sous le coup d'une obligation de quitter le territoire (OQTF), mais les autorités algériennes refusent catégoriquement de recevoir la liste des personnes concernées, dénonçant une démarche unilatérale de Paris. Vers une impasse diplomatique durable ? La situation actuelle illustre la profondeur des désaccords entre les deux pays, dans un contexte où les enjeux migratoires et sécuritaires sont particulièrement sensibles. Alors que la coopération bilatérale est complètement suspendue, la France semble chercher une issue diplomatique, mais la position d'Alger reste inflexible. Cette crise s'inscrit dans une série de tensions récurrentes entre Paris et Alger, sur fond d'héritage colonial, de divergences stratégiques et de désaccords sur la gestion des diasporas. Reste à savoir si un canal de négociation pourra être rouvert dans les semaines à venir, ou si la rupture s'inscrira dans la durée. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!