Le président de la République, Kais Saïed, a reçu ce lundi 26 mai 2025 au palais de Carthage la cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, et la ministre des Finances, Michket Slama Khaldi. Cette rencontre de haut niveau a été l'occasion d'examiner la situation financière de la Tunisie, d'envisager des alternatives de financement et de tracer de nouvelles orientations en matière de politique économique et sociale. Des équilibres à restaurer sans renier les priorités sociales Le chef de l'Etat a fermement souligné la nécessité de rétablir les équilibres financiers du pays, mais sans sacrifier les choix nationaux ni les priorités sociales. « Il s'agit de maintenir notre souveraineté économique tout en protégeant les plus vulnérables », a-t-il déclaré, dénonçant les politiques passées qui ont contribué à l'appauvrissement d'une large frange de la population tunisienne. Kais Saïed a notamment critiqué l'impact de plusieurs emprunts contractés par la Tunisie au fil des années : bien que les intérêts soient supportés par la collectivité nationale, les bénéfices attendus n'auraient jamais atteint les citoyens. Cette déclaration s'inscrit dans une volonté affirmée de rompre avec les modèles de financement antérieurs jugés inefficaces et inéquitables. Nouvelles pistes de financement et réouverture des recrutements Dans ce contexte, le président a appelé à l'élaboration de nouveaux mécanismes de financement de la loi de finances, tout en ouvrant la voie à la relance du recrutement dans plusieurs secteurs publics. Il a évoqué la nécessité de régulariser de nombreuses situations laissées en suspens par des politiques qualifiées « d'exclusionnistes », qui ont aggravé les tensions sociales et bloqué les perspectives d'évolution pour de nombreux Tunisiens. Cette annonce intervient dans un climat marqué par des revendications croissantes pour davantage de justice sociale, notamment dans l'accès à l'emploi et aux services publics. L'administration au cœur des réformes : fin de la complaisance Le président Kais Saïed a également insisté sur la rigueur attendue des responsables administratifs. Il a clairement exprimé son refus de toute tolérance envers ceux qui, au sein de l'administration, ne respectent pas les orientations de l'Etat ou manquent à leurs devoirs sous prétexte de difficultés logistiques ou autres justifications. Le président a dénoncé ce qu'il a appelé la « prétendue Etat profond », une expression familière au débat public tunisien, qu'il considère comme une réalité visible et nuisible. « Il ne peut y avoir qu'un seul Etat, celui choisi librement par le peuple à travers ses institutions », a-t-il affirmé avec fermeté. Une nouvelle phase politique et économique Cette rencontre traduit la volonté du chef de l'Etat de reprendre la main sur les questions économiques et sociales, en orientant les politiques budgétaires vers plus d'inclusion et de souveraineté. Dans un contexte économique mondialement tendu, ces annonces pourraient constituer un tournant si elles se traduisent rapidement par des mesures concrètes et durables. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!