La Cheffe du gouvernement, Sarra Zaafrani Zenzri, a prononcé, au nom du Président de la République Kaïs Saïed, l'allocution officielle de la Tunisie à l'ouverture de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement, organisée à Séville par le Royaume d'Espagne en partenariat avec les Nations Unies. Dans un contexte mondial qualifié de « délicat », Mme Zaafrani Zenzri a souligné l'urgence d'une réflexion approfondie sur les défis économiques, sociaux, technologiques et environnementaux qui freinent le développement mondial. Elle a rappelé que la justice et la sécurité globale ne peuvent être atteintes sans régler la question palestinienne, insistant sur le fait qu'aucune paix durable n'est possible tant que les droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris l'établissement d'un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale, ne sont pas respectés. La Cheffe du gouvernement a dressé un constat critique du système actuel de financement international, le jugeant incapable de faire face aux crises successives – sanitaires, sécuritaires, climatiques ou géopolitiques – qui ont empêché la concrétisation des objectifs définis lors de la conférence d'Addis-Abeba en 2015. Elle a dénoncé une réponse inégale et inefficace face aux besoins des pays en développement, creusant davantage les inégalités mondiales. Une vision tunisienne fondée sur la souveraineté, la justice et la coopération équitable Mme Zaafrani Zenzri a réaffirmé la volonté de la Tunisie, ancrée dans ses dimensions africaine, arabe et méditerranéenne, de jouer un rôle actif de pont entre les continents. Elle a présenté la stratégie nationale articulée autour de deux axes : * la consolidation d'une économie résiliente et diversifiée, * et l'ancrage d'un Etat fondé sur la justice sociale, via une meilleure redistribution des richesses, la création d'emplois décents et l'élargissement de la protection sociale. Tout en saluant les efforts des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Tunisie, elle a appelé à repenser les mécanismes de coopération internationale sur la base de principes fondamentaux : * la souveraineté nationale, * la différenciation adaptée aux spécificités de chaque pays, * la transparence * et l'équité, afin de garantir l'efficacité des partenariats. Vers un nouvel accord financier pour l'Afrique Mme Zaafrani Zenzri a lancé plusieurs propositions concrètes pour réformer le financement international au profit des pays du Sud : * Accès simplifié aux ressources financières mondiales, * Financements durables et de long terme pour des secteurs clés comme l'agriculture résiliente, la santé, l'eau, l'énergie ou la transition numérique, * Création d'une fenêtre unique sous l'égide de l'ONU pour coordonner l'aide technique et financière, * Révision des conditions de financement, avec plus de souplesse et des critères adaptés à la réalité des pays en développement, * Adoption d'un « nouveau pacte financier pour l'Afrique », en réponse aux injustices climatiques et financières subies par le continent. Elle a également rappelé l'appel lancé par le Président Kaïs Saïed lors du Sommet de Paris en 2023, en faveur d'un nouvel ordre économique mondial plus juste, ainsi que la position défendue par la Tunisie à la Conférence du Futur à New York en 2024, appelant à restructurer le système de financement global pour le rendre plus équitable et transparent. Une mobilisation pour un multilatéralisme effectif Dans sa conclusion, Mme la Cheffe du gouvernement a appelé à passer de la parole aux actes, en transformant le multilatéralisme en un mécanisme efficace fondé sur des réformes courageuses du système de financement mondial, seul moyen de garantir la paix, la stabilité et un développement durable équitable pour tous les peuples. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!