Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu ce mercredi 2 juillet 2025 au palais de Carthage le ministre des Affaires étrangères du Sultanat d'Oman, Badr Ben Hamad Ben Hamoud Al Busaidi, dans un climat empreint de fraternité, de mémoire historique et de convergence géopolitique. Dès les premiers instants de l'entretien, le chef de l'Etat tunisien a tenu à rappeler les racines anciennes et solides qui unissent les deux nations, bien avant même l'indépendance du sultanat. Evoquant avec émotion les échanges culturels et scientifiques du début du XXe siècle, il a cité à titre d'exemple le rôle fondamental joué par le pédagogue tunisien Mohamed Ali Bouzidna, fondateur à Mascate d'une école au temps du Sultan Taimur Ben Fayçal. Cet enseignant forma alors des générations entières dans des disciplines telles que le Coran, l'arabe, la géographie ou encore les mathématiques, contribuant à l'essor intellectuel du pays. Le président Saïed a également rappelé la visite historique du Sultan Qaboos Ben Said à Tunis en 1973, événement charnière dans l'histoire des relations tuniso-omanaises. Depuis, ces relations n'ont cessé de se renforcer dans des domaines variés : éducation, formation professionnelle, diplomatie, sciences juridiques, échanges commerciaux et investissements bilatéraux. Le chef de l'Etat a tenu à saluer, par ailleurs, l'accueil bienveillant réservé à la communauté tunisienne résidant à Oman, qu'il a qualifiée de « hautement estimée et respectée ». La Palestine au cœur de l'entretien Sur le plan régional, Kaïs Saïed a livré une analyse directe et sans équivoque des bouleversements actuels dans le monde arabe et à l'échelle internationale. Il a réaffirmé la position inébranlable de la Tunisie en faveur de la cause palestinienne, soulignant « le droit du peuple palestinien à recouvrer l'intégralité de ses terres spoliées » et à établir un Etat souverain avec pour capitale Al-Qods Al-Sharif (Jérusalem), haut lieu spirituel pour les musulmans. Le président a condamné avec force les crimes de guerre et les actes d'extermination perpétrés par l'occupation israélienne, qu'il a accusée de « menacer la sécurité de toute la nation ». Il a insisté sur l'émergence d'une nouvelle conscience mondiale fondée sur la légitimité humaine, estimant que les peuples sont aujourd'hui unis dans une quête de justice et de retour des droits fondamentaux. Une dynamique diplomatique fondée sur l'histoire et la justice Cette rencontre entre Kaïs Saïed et le ministre omanais s'inscrit dans un contexte de renforcement stratégique des alliances arabes fondées sur la mémoire partagée, le respect mutuel et la coordination politique face aux crises régionales. Elle vient également confirmer le rôle actif que la Tunisie entend jouer dans le monde arabe, à la fois comme mémoire historique et acteur diplomatique engagé. En réaffirmant la centralité de la question palestinienne et en rappelant les passerelles anciennes avec Oman, le président tunisien inscrit sa politique étrangère dans un double ancrage : la fidélité aux causes justes et l'ouverture vers des partenariats bilatéraux durables. Le déplacement du ministre omanais pourrait ainsi ouvrir la voie à de nouvelles initiatives économiques, culturelles et diplomatiques entre les deux pays, en prévision d'une éventuelle visite du Sultan Haitham Ben Tariq en Tunisie, déjà évoquée dans les sphères diplomatiques. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!