Malgré les évaluations des services de renseignement qui estiment que l'Iran aurait besoin de plusieurs mois pour relancer son programme d'enrichissement d'uranium après les frappes américaines et israéliennes visant ses sites nucléaires clés lors de la guerre de 12 jours le mois dernier, une source au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne a révélé que des ordres officiels ont été donnés à l'Organisation iranienne de l'énergie atomique pour reprendre l'enrichissement au maximum de sa capacité, dans des sites qui n'ont pas été endommagés. Des dégâts importants, mais des équipements encore fonctionnels Selon cette même source, plusieurs installations nucléaires, notamment Fordo, Natanz et Ispahan, ciblées par l'opération américaine baptisée « Midnight Hammer », ont subi d'importants dégâts. Cependant, des techniciens iraniens sont parvenus à accéder récemment aux salles souterraines fortifiées où sont installées les centrifugeuses de nouvelle génération. Une grande partie de ces équipements reste opérationnelle. À Natanz, environ 2 000 centrifugeuses de première génération sont tombées en panne à cause de coupures d'électricité, mais nécessitent seulement une maintenance. Un enrichissement jusqu'à 60 %, sans franchir le seuil nucléaire L'Iran a installé des centrifugeuses de dernière génération dans les sites épargnés par les frappes et a repris l'enrichissement de l'uranium à 60 % et plus, sans toutefois franchir le seuil de 95 %, nécessaire à la fabrication d'une arme nucléaire. Ce plafond est respecté en vertu de la fatwa du guide suprême Ali Khamenei, interdisant la production, la possession ou l'usage d'armes de destruction massive. Des réserves naturelles suffisantes pour l'autosuffisance La source précise que l'Iran dispose de grandes réserves naturelles d'uranium brut, ce qui le rend autonome en matière d'approvisionnement. Théoriquement, le pays est donc capable d'enrichir d'importantes quantités d'uranium à haut niveau et à grande vitesse, grâce à ses ressources et à sa technologie nationale. Echec des négociations officieuses avec Washington Les pourparlers informels entre les Etats-Unis et l'Iran n'ont pas abouti. Téhéran considère désormais que les accords préliminaires conclus lors des cinq rounds de négociation entre l'envoyé américain Steve Witkoff et le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi à Oman sont caducs, à la suite des frappes conjointes américano-israéliennes. Téhéran rejette le consortium et les inspections américaines L'Iran a notamment renoncé à son approbation préalable pour la création d'un consortium régional chargé de l'enrichissement de l'uranium, que ce soit sur son sol ou à l'étranger. Elle rejette également toute présence d'inspecteurs américains dans le cadre d'inspections futures. Ces deux points avaient pourtant été acceptés par Téhéran lors des précédentes négociations. Menace de retrait du traité de non-prolifération Selon la même source, l'Iran refusera le retour des inspecteurs de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) sans garanties fermes contre de nouvelles frappes américaines ou israéliennes. De plus, Téhéran a averti les Européens qu'elle se retirerait du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) ainsi que de son protocole additionnel si les Européens activaient le mécanisme de déclenchement qui permet le rétablissement des sanctions onusiennes. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!