Le Parlement iranien a voté, mercredi 25 juin 2025, en faveur d'une suspension de la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué la télévision d'Etat, après douze jours de guerre marqués par des frappes israéliennes et américaines sur des installations nucléaires iraniennes. « L'AIEA, qui a refusé de condamner ne serait-ce qu'un peu l'attaque contre les installations nucléaires iraniennes, a compromis sa crédibilité internationale », a déclaré le président du Parlement, Mohammad Bagher Ghalibaf, cité par la télévision d'Etat, après le vote des députés. « L'Organisation iranienne de l'énergie atomique suspendra sa coopération avec l'AIEA tant que la sécurité des installations nucléaires ne sera pas garantie », a ajouté ce responsable, sans donner de détails sur ces conditions.
Pour entrer en vigueur, cette décision nécessite encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation. Au Parlement, 221 députés ont voté en faveur du texte, un autre s'est abstenu tandis qu'aucun n'a voté contre, selon la télévision d'Etat. Le député Alireza Salimi a déclaré qu'en vertu de cette décision, l'Iran n'autoriserait pas les inspecteurs de l'AIEA à accéder aux installations nucléaires, sauf si le Conseil suprême de sécurité nationale l'approuve, selon l'agence de presse Isna.
Israël a lancé le 13 juin une campagne de bombardements qui a ciblé les installations nucléaires iraniennes et entraîné la mort de commandants militaires de haut rang ainsi que des scientifiques développant le programme nucléaire. Dimanche, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont lancé des frappes sans précédent sur les sites nucléaires de Fordo, Ispahan et Natanz, avant qu'un cessez-le-feu initié par Donald Trump n'entre en vigueur mardi. Des députés ont scandé « Mort à l'Amérique » et « Mort à Israël » après le vote, a rapporté la télévision d'Etat.
Depuis le début de la guerre, les responsables iraniens ont vivement parlé à l'AIEA pour ne pas avoir condamné les attaques israéliennes. Le directeur général de l'agence de l'ONU basée à Vienne, Rafael Grossi, a réclamé lundi un accès aux sites nucléaires iraniens afin de pouvoir établir ce qu'il est arrivé du stock d'uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique. Le 13 juin, date du lancement de l'offensive israélienne, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait rédigé à l'AIEA une lettre signalant la mise en place « de mesures spéciales pour protéger les équipements et la matière nucléaire ». L'Iran est signataire depuis 1970 du Traité de non-prolifération (TNP) garantissant l'usage pacifique de l'énergie atomique sous le contrôle de l'AIEA.