Dans une déclaration à Tunisie Numérique ce mercredi 23 juillet 2025, l'expert en environnement et développement durable, Adel Hentati, a affirmé que les températures enregistrées ces derniers jours ont dépassé les normales saisonnières d'environ 10 degrés dans certaines régions. Il s'agit, selon lui, de la première fois que de telles températures sont relevées en Tunisie et dans l'ensemble de la région méditerranéenne. Il a précisé que dans certaines villes comme Kairouan et Sidi Bouzid, les températures ont atteint 50 à 51 degrés selon la sensation des habitants. Ces villes, situées en zones très basses et semi-tropicales, connaissent ainsi pour la première fois ce phénomène qualifié de « dôme de chaleur », qui sévit depuis environ cinq jours, avec des moyennes supérieures de 10 degrés aux normales. Un dôme de chaleur s'installe au sud de la Méditerranée Adel Hentati a expliqué que ce dôme de chaleur, qui touche la Tunisie et d'autres régions du sud méditerranéen depuis deux jours et qui pourrait se prolonger jusqu'à jeudi et vendredi, est lié à une zone de haute pression tropicale. Cette zone est marquée par une absence de précipitations, des vents de type « chergui » (chauds et secs), une forte évaporation marine et une élévation anormale de la température de la mer. Cette pression bloque également la circulation de l'air, piégeant la chaleur. Chaleur extrême du sol et de la mer L'expert a précisé que la chaleur se fait aussi sentir au niveau du sol, où les températures sont encore plus élevées que celles de l'air. Ce dôme de chaleur, particulièrement intense, devrait persister jusqu'à vendredi. Selon les prévisions, une baisse des températures pourrait s'opérer grâce à des courants d'air froid venus du pôle, mais ces prévisions restent incertaines. Concernant la mer, les températures enregistrées dans les zones côtières de la Méditerranée, entre 1 et 5 mètres de profondeur, sont supérieures de 5 à 6 degrés par rapport aux moyennes saisonnières. Certaines zones affichent même une hausse de 7 degrés. « L'air est très chaud, et la mer l'est aussi. Le danger pour la vie humaine est donc très réel », a-t-il souligné. Des conséquences sur le développement, l'agriculture et la santé Adel Hentati a mis en garde contre les effets négatifs d'un tel épisode climatique exceptionnel, qui perturbe les plans de développement. En Tunisie, où des températures de 50 degrés sont inédites, cela impacte profondément les conditions de vie. Il a ajouté que cette chaleur intense affecte fortement les ressources hydriques, provoquant une évaporation massive de l'eau des mers et des barrages. Et ce, malgré les précipitations notables enregistrées cette année, qui auraient pu atténuer la crise de l'eau. Il a également expliqué que cette surchauffe a entraîné des coupures répétées d'électricité, en raison de la forte demande sur les générateurs alimentés électriquement. Pour préserver le réseau, les autorités sont parfois contraintes de couper le courant. L'expert a souligné l'effet aggravant de l'humidité élevée, qui accentue la sensation de chaleur et peut devenir dangereuse pour les personnes atteintes de maladies chroniques. Ce taux élevé d'humidité, combiné à la chaleur, peut aussi endommager les cultures. Solutions proposées Adel Hentati a appelé à renforcer la résilience face à ces bouleversements climatiques dans le bassin méditerranéen, notamment en Tunisie, en Algérie, en Libye et en Egypte. Il recommande de boire beaucoup d'eau, d'éviter les sorties pendant les heures de forte chaleur, et de reporter les activités physiques, surtout pour les personnes âgées ou souffrant de maladies comme l'asthme ou les troubles circulatoires. En ce qui concerne l'agriculture, il préconise de développer des recherches pour produire des variétés de semences capables de résister aux nouvelles conditions climatiques : chaleur extrême, sécheresse et faibles précipitations, dans le but de préserver la sécurité alimentaire. D'autres vagues de chaleur à prévoir ? En réponse à cette question, Adel Hentati a indiqué que, selon les centres d'observation météorologique mondiaux spécialisés dans le suivi des mouvements de masses d'air, une baisse des températures est attendue à partir de vendredi. Toutefois, ni l'ampleur de cette baisse ni sa durée ne sont encore clairement définies. Les prévisions estiment à 60 % la probabilité d'un rafraîchissement temporaire, contre 40 % de chance que la vague de chaleur persiste. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!