Le syndicat général de l'éducation de base (UGTT) a organisé, ce jeudi 31 juillet 2025, une manifestation devant le siège du ministère de l'Education nationale, dans la capitale, avec la participation de dizaines d'enseignants de différents gouvernorats. Cette manifestation visait à dénoncer ce qu'ils considéraient comme l'incapacité du ministère à mettre en œuvre les accords précédents et sa monopolisation du processus décisionnel du mouvement des directeurs d'école, sans la participation du syndicat. Les manifestants ont brandi des slogans appelant à l'ouverture du dialogue et à l'amélioration des conditions professionnelles et financières des enseignants. Ces actions interviennent à la veille de la réunion de l'instance administrative sectorielle de l'éducation de base, prévue demain, vendredi, au siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui devrait déterminer les prochaines étapes de la grève. Dans une déclaration à l'agence TAP, Ikbal Al-Azzabi, secrétaire général du Syndicat général de l'éducation de base, a confirmé que la manifestation avait pour but de « revendiquer une série de droits, de protester contre la violation des droits syndicaux et de protester contre la fermeture des négociations par le ministère de l'Education ». Il a ajouté que le syndicat avait également organisé cette manifestation « pour exiger une augmentation des salaires des enseignants, d'autant plus que de nombreux collègues ont travaillé des années entières sans percevoir leur salaire, tandis que le ministère invoque des difficultés financières ». Al-Azzabi a critiqué le refus du ministère d'inviter le secteur social à la table des négociations, y voyant l'expression d'une volonté de « passer outre les acquis des enseignants ». Il a également souligné que l'une des revendications les plus importantes des manifestants est la régularisation du statut des enseignants de la sous-catégorie « A3 », qui enseignent 25 heures par semaine malgré une formation leur permettant d'accéder à la catégorie « A2 » et de réduire leurs heures d'enseignement à seulement 18 heures. Al-Azzabi a également appelé au versement des cotisations financières aux diplômés de la licence d'éducation appliquée et au rétablissement de la mobilité régulière des directeurs d'école primaire conformément à la formule légale convenue, critiquant ce qu'il a qualifié de « favoritisme » dans l'attribution des plans administratifs. Il a déclaré que les années précédentes, le ministère avait consulté le Syndicat général de l'enseignement de base avant de procéder à la mobilité des directeurs, « mais cette année, il a choisi de prendre la décision unilatéralement, sans tenir compte de la formule conventionnelle de consensus ». Les participants à la manifestation ont dénoncé ce qu'ils ont décrit comme « le mépris du ministère pour les revendications éducatives fondamentales », telles que la réforme des programmes scolaires, restés sans mise à jour depuis deux décennies, et l'amélioration de l'environnement éducatif au sein des établissements publics. Ils ont ajouté que les conditions de travail des enseignants se détériorent de plus en plus, « tant en termes de pouvoir d'achat qu'en termes de dégradation des infrastructures et de faiblesse des ressources », soulignant la nécessité d'agir pour améliorer les conditions de travail des enseignants.
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