Des dizaines d'enseignants du primaire, venus de diverses régions du pays, ont observé ce jeudi un sit-in de protestation devant le siège du ministère de l'Education à Tunis, à l'appel de la Fédération générale de l'enseignement de base, affiliée à l'UGTT. Les manifestants dénoncent la non-application des accords conclus entre le ministère et la fédération, ainsi que l'exclusion de la partie syndicale du mouvement de mutation des directeurs d'écoles primaires, habituellement mené en concertation. Dans une déclaration à l'agence TAP, Ikbel Azzabi, secrétaire général de la Fédération, a critiqué le refus du ministère d'ouvrir un dialogue avec les représentants syndicaux, qualifiant cette attitude de tentative de remise en cause des acquis de la profession. Il a notamment exigé la régularisation de la situation des enseignants de la sous-catégorie A3, qui, malgré leur éligibilité à intégrer la catégorie A2, continuent d'assurer 25 heures de cours hebdomadaires, au lieu de 18 heures prévues pour la catégorie supérieure. Azzabi a également dénoncé le manque de transparence dans le mouvement des directeurs d'écoles primaires, décidé cette année de manière unilatérale par le ministère, sans concertation avec la Fédération. Les enseignants ont exprimé leur mécontentement face à la détérioration de leurs conditions de travail, pointant la baisse continue du pouvoir d'achat, la vétusté des infrastructures scolaires, et le manque de ressources matérielles dans les établissements publics. Ce mouvement intervient à la veille de la tenue de la commission administrative sectorielle, prévue ce vendredi au siège de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), laquelle pourrait annoncer des mesures de mobilisation en l'absence de réponse satisfaisante du ministère aux revendications.