La Slovénie a officiellement annoncé, jeudi 31 juillet 2025, l'interdiction totale de toute exportation, importation et transit d'armes et d'équipements militaires vers et depuis Israël, devenant ainsi la première nation européenne à imposer un tel embargo. Cette décision marque un tournant dans l'approche européenne face à la guerre en cours dans la bande de Gaza et reflète un durcissement slovène vis-à-vis de la politique israélienne. Le gouvernement du Premier ministre Robert Golob a validé cette mesure à l'issue d'une réunion tenue dans la capitale Ljubljana, précisant qu'aucune licence d'exportation d'armes à destination d'Israël n'avait été délivrée depuis octobre 2023, en raison du conflit. La décision entre en vigueur immédiatement et s'applique à tous les types d'équipements militaires. La mesure survient alors que la situation humanitaire à Gaza ne cesse de se détériorer. Selon les autorités slovènes, la politique israélienne de blocus et d'entrave à l'acheminement des aides d'urgence constitue une violation flagrante du droit international. Jeudi matin, le ministère slovène des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadrice israélienne en poste, Ruth Cohen Dar, pour lui faire part d'une protestation officielle face à ce qu'il qualifie de « catastrophe humanitaire inacceptable ». Dans une publication sur la plateforme X (ex-Twitter), la diplomatie slovène a exhorté Israël à cesser immédiatement les attaques contre les civils et à mettre fin au blocus qui prive la population gazaouie de nourriture et de soins essentiels. Des positions slovènes de plus en plus fermes Ce n'est pas la première fois que la Slovénie prend ses distances avec le gouvernement israélien actuel. En juillet 2025, Ljubljana avait interdit l'entrée sur son territoire à deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité intérieure) et Bezalel Smotrich (Finances), les qualifiant de personnes non grata. Le gouvernement avait dénoncé leurs propos « incitant à l'extermination » et leur responsabilité dans l'escalade des violences contre les Palestiniens. Plus tôt, en juin 2024, la Slovénie avait franchi une autre étape significative en reconnaissant officiellement l'Etat de Palestine, emboîtant le pas à l'Irlande, la Norvège et l'Espagne. Cette décision avait été largement saluée par la société civile slovène et critiquée par Tel-Aviv. Une réaction à l'inaction européenne Le cabinet du Premier ministre Golob a souligné dans son communiqué que l'incapacité de l'Union européenne à adopter une position commune sur la guerre à Gaza a poussé Ljubljana à prendre l'initiative unilatérale. Le chef du gouvernement a déclaré que la Slovénie « ne pouvait pas rester silencieuse face aux milliers de morts et à la famine provoquée délibérément par le blocus ». Les Nations unies et plusieurs ONG internationales dénoncent depuis des mois les « pièges mortels » autour des points de distribution d'aide humanitaire à Gaza, souvent bombardés, et où des centaines de Palestiniens, y compris des enfants, trouvent la mort en tentant d'accéder à de la nourriture. Depuis le début de la guerre, plus de 207 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, selon les chiffres officiels palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants. À cela s'ajoutent plus de 10 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés, et une famine aiguë qui a déjà coûté la vie à des dizaines d'enfants dans les camps de fortune. Ainsi, en décidant d'interdire le commerce d'armes avec Israël, la Slovénie se positionne comme un acteur diplomatique singulier et audacieux au sein de l'Union européenne. Ce choix, motivé par des considérations humanitaires, pourrait inspirer d'autres capitales européennes à revoir leurs relations militaires et diplomatiques avec Tel-Aviv. En pleine tourmente géopolitique, cette décision slovène pourrait marquer le début d'une nouvelle phase de pression diplomatique sur Israël dans le but de mettre fin à un conflit au lourd tribut humain. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!