La force d'occupation israélienne a une nouvelle fois démontré son mépris du droit international en ordonnant à son armée de bloquer par la force un navire humanitaire transportant douze militants internationaux, dont l'eurodéputée Rima Hassan et l'activiste Greta Thunberg, en route vers la bande de Gaza. Ce bateau, le Madleen, affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, avait quitté la Sicile le 1er juin dans l'objectif d'apporter de l'aide humanitaire d'urgence à une population au bord de la famine, selon l'ONU. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré avoir donné l'ordre à Tsahal d'empêcher le navire d'accoster, qualifiant les passagers de « porte-voix de la propagande du Hamas ». Dans un communiqué incendiaire, il a menacé les activistes d'actions militaires, assumant ouvertement que toute tentative de briser le blocus maritime de Gaza serait contrée par la force. Une réponse brutale à un geste de solidarité humanitaire Le Madleen transporte à son bord six Français, dont Rima Hassan, première eurodéputée française d'origine palestinienne, élue sur les listes LFI. Elle est accompagnée de deux journalistes, Yanis Mhadi (Blast) et Omar Faiad (Al-Jazeera), ainsi que de militants et professionnels engagés, comme le médecin Baptiste André et le syndicaliste CGT Pascal Maurieras. La présence de Greta Thunberg illustre une mobilisation internationale de personnalités non violentes, réunies autour d'un seul objectif : apporter de l'aide humanitaire à une population civile victime d'un génocide en cours. Les organisateurs ont annoncé samedi avoir atteint les côtes égyptiennes et se rapprocher de Gaza, où la guerre menée par Israël contre la population palestinienne entre dans son 21e mois. Plus de 35 000 morts civils sont déjà recensés, dont une majorité de femmes et d'enfants, dans ce qui est qualifié par de nombreuses ONG de destruction méthodique de la population gazaouie. Une communauté internationale complice par son inaction Loin d'une opération militaire ciblée, le blocus israélien est devenu un outil de domination coloniale. Il entrave systématiquement l'acheminement d'aide vitale, provoque des pénuries de nourriture et de médicaments, et empêche les blessés de guerre d'être évacués. L'acte de refuser à un navire humanitaire l'accès à une zone de guerre, tout en criminalisant ses passagers, constitue une violation grave du droit humanitaire international. Pourtant, aucune puissance occidentale ne s'est officiellement opposée à cette décision israélienne, laissant Israël agir avec un sentiment d'impunité totale, en dehors de tout mécanisme de contrôle ou de responsabilité. Ce silence n'est pas neutre : il engage la responsabilité morale et politique des Etats qui tolèrent, par leur inaction, la poursuite d'un génocide. Analyse stratégique : un test moral pour le droit international Ce nouvel épisode constitue un tournant alarmant pour les principes universels du droit humanitaire. En empêchant l'arrivée d'un navire pacifique transportant de l'aide médicale et alimentaire, la force d'occupation israélienne prend le monde à témoin : elle agit en toute liberté, sans crainte d'être jugée, car personne ne l'arrête. L'affaire du Madleen ne relève pas d'un différend militaire, mais d'un test politique : jusqu'où laissera-t-on Israël aller sans intervention internationale ? Si même les actes de solidarité les plus pacifiques deviennent des cibles, alors la neutralité humanitaire est désormais en danger, et avec elle l'essence même du droit international. Pour les pays du Sud, notamment la Tunisie, cet épisode rappelle l'urgence de bâtir une diplomatie active, souveraine et morale, qui refuse la banalisation de l'oppression et se positionne clairement contre l'apartheid et la colonisation. Laisser Israël interdire un couloir humanitaire, c'est accepter qu'un peuple soit laissé à mourir derrière un blocus, pendant que le monde détourne les yeux. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!