Lors d'une rencontre tenue vendredi au palais de Carthage avec la cheffe du gouvernement, Sarra Zaâfrani Zenzri, le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé que certains dossiers devaient être ouverts, car le peuple réclame légitimement une reddition des comptes équitable pour récupérer l'intégralité de ses fonds. Il a indiqué que des travaux étaient en cours pour parvenir à une solution nationale englobant tous les secteurs, dans le but de bâtir un édifice solide, à l'abri des attaques des corrompus. Le chef de l'Etat a souligné qu'aucune personne ne bénéficierait d'une quelconque immunité en cas de violation de la loi, insistant sur l'égalité devant la justice. Il a par ailleurs critiqué certaines déclarations publiques, appelant à mettre en avant les lois et décrets adoptés pour défendre les droits des travailleurs et des chômeurs, plutôt que de se concentrer sur des polémiques. Références historiques et hommage aux figures du mouvement syndical Kaïs Saïed a rappelé l'exemple de plusieurs leaders syndicaux qui se sont sacrifiés pour l'intérêt général, citant notamment Tahar Haddad, Mohamed Ali El Hammi, Fadhel Sassi et Farhat Hached. Evoquant les écrits de Tahar Haddad, il a insisté sur la différence entre une « légalité illusoire » et une « légitimité » reposant sur la volonté de la majorité. Il a également fait référence à un article intitulé Le Carnaval, publié par le journaliste Mohamed Kalbi le 13 janvier 1978 dans Echaâb, qui lui valut arrestation et pressions politiques à l'époque. Selon le président, si Kalbi était encore vivant, il écrirait aujourd'hui un texte dans le sens opposé à celui de l'époque, dénonçant le « double langage » et « l'hypocrisie ». Saïed a aussi évoqué les événements du « mardi noir » du 3 janvier 1984, marqué par la mort de Fadhel Sassi, ainsi que l'engagement de Mohamed Ali El Hammi dans la défense des droits des travailleurs, en dehors de tout confort matériel. Mise en garde contre les manœuvres visant à déstabiliser le pays Le président a affirmé que la concomitance de certains événements récents, tels que la dégradation d'une partie d'un canal de distribution d'eau vendredi matin, ne relevait pas du hasard. Il a dénoncé des agissements visant à semer le trouble, tout en saluant le rôle des forces de l'ordre qui ont protégé le siège de l'UGTT lors des protestations de jeudi, empêchant toute confrontation. Kaïs Saïed a mis en garde contre les tentatives de reproduire les violences de 2012, rappelant que les Tunisiens étaient désormais conscients des moindres détails de la vie politique et sociale. Il a conclu en assurant que la Tunisie resterait debout, que le peuple avait choisi d'être libre et digne, et que cet objectif serait atteint par un travail constant, tournant définitivement la page du passé. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!