Le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a survécu à tout depuis 2013 : soulèvements populaires, manifestations massives de ses opposants après des élections truquées systématiquement, etc. L'autocrate a tout essuyé et s'est maintenu au pouvoir en s'appuyant sur l'armée et la police, connues pour leur brutalité. Mais cette fois Maduro fait face à un os dur, aussi radical que lui : le président américain, Donald Trump. Pourtant l'administration de Joe Biden avait émis des signes d'apaisement en mars 2022, sur fond de boycott des hydrocarbures russes. Même Trump après son retour à la Maison-Blanche avait laissé entendre qu'il était possible de pactiser avec Caracas, au nom des intérêts supérieurs des USA. Maduro s'était réjoui publiquement de cette main tendue et avait dit que les Etats-Unis pouvaient compter sur son pays pour maintenir à flot le marché du pétrole… Patatras : Trump s'est mis en tête de tarir la migration clandestine et le trafic de drogue, même si ce combat est surfait. On sait que le républicain est prêt à tout écraser pour imposer sa volonté. Or il se trouve que derrière ces fléaux le Venezuela est souvent cité, à tort ou à raison. La fièvre monte crescendo entre Trump et Maduro. Le président vénézuélien a fait savoir hier lundi 18 août qu'il allait déployer 4,5 millions de miliciens dans le pays, en réplique aux «menaces» américaines». Il fait référence à la mobilisation des soldats américains dans les Caraïbes. Ce n'est pas tout, Washington a doublé à 50 millions de dollars la récompense pour la capture du président Maduro. «Paix, tranquillité, souveraineté, garanties», a répliqué ce dernier devant les caméras de la télévision publique et une pléthore de gouverneurs et maires convoqués hier lundi à Caracas. Maduro en appelle à un sursaut national, comme il le fait à chaque fois que son fauteuil est menacé. Le chef de l'Etat vénézuélien a exposé son «plan de paix», mais un projet très musclé. «Cette semaine, je vais activer un plan spécial avec plus de 4,5 millions de miliciens pour garantir la couverture de tout le territoire national. Des milices préparées, armées, prêtes à l'action», a-t-il indiqué. Mise sur pied par feu le président Hugo Chavez, la milice est composée de quelque 5 millions de réservistes, des civils essentiellement. Maduro est même prêt à armer les paysans et la classe ouvrière avec des fusils et des missiles Reste à savoir si cette agitation troublera l'opération militaire anti-drogue en cours dans les Caraïbes. Maduro est accusé par les USA de faire partie d'un cartel, Washington est allé jusqu'à saisir 700 millions de dollars d'actifs dont 2 jets privés et 9 véhicules, qui appartiendraient au président vénézuélien. La guerre avec Trump ne fait que commencer.
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