La production nationale de pétrole brut a poursuivi sa baisse en Tunisie. Selon le rapport de conjoncture énergétique publié par l'Observatoire national de l'énergie et des mines, elle a atteint 629 kilotonnes (kt) à fin juin 2025, soit une diminution de 9 % par rapport à la même période de 2024. Une baisse généralisée sur les principaux gisements La chute de production a concerné la majorité des champs pétroliers du pays : * Nawara : -54 % * Ashtart : -19 % * El Hajeb/Guebiba : -19 % * Barka : -79 % * Gherib : -21 % * Halk el Manzel : -13 % * Sidi Marzoug : -4 % * Hasdrubal : -9 % * Adam : -7 % En revanche, certains gisements ont connu une amélioration notable, notamment Ezzaouia (+83 %), Gremda/El Ain (+179 %), D.S.T (+69 %), M.L.D (+12 %) et Bir Ben Tartar (+17 %). En moyenne, la production journalière est passée de 29 600 barils/jour à fin juin 2024 à 27 000 barils/jour à fin juin 2025, confirmant une tendance baissière persistante. Une demande intérieure légèrement en hausse Sur la même période, la demande nationale en produits pétroliers a progressé de 1 %, atteignant 2248 kilotonnes équivalent pétrole (ktep). * La consommation d'essence a augmenté de 2 %, celle du jet d'aviation et du coke de pétrole de 3 %, tandis que le gasoil est resté stable. * La part du fuel a reculé de 4 % à 3 %, alors que celle du GPL est passée de 17 % à 18 %. Les carburants routiers demeurent prédominants avec 63 % de la consommation totale, en légère hausse de 1 %. Le GPL a progressé de 8 %, et le coke de pétrole, utilisé exclusivement par les cimenteries, a augmenté de 3 %. La consommation de jet d'aviation a, elle aussi, enregistré une hausse de 3 %. Entre recul de production et opportunité manquée Ce contraste entre la diminution de la production nationale et la hausse progressive de la consommation souligne la dépendance croissante de la Tunisie aux importations pour couvrir ses besoins énergétiques. Une situation qui accentue la pression sur la balance commerciale et les finances publiques, dans un contexte économique déjà fragile. Pour de nombreux observateurs, cette dépendance illustre aussi un retard stratégique dans le développement des énergies renouvelables. Alors que la Tunisie bénéficie d'un potentiel solaire exceptionnel, les investissements dans l'énergie solaire et éolienne restent insuffisants pour compenser le recul des ressources fossiles. Le pays semble ainsi passer à côté d'une opportunité majeure pour diversifier son mix énergétique, réduire sa facture pétrolière et renforcer sa sécurité énergétique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!