Les discussions sur le programme nucléaire iranien reprendront mardi à Genève entre Téhéran et trois pays européens – la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne – signataires de l'accord de 2015 (JCPOA). Ce nouveau cycle de pourparlers intervient alors que les Européens menacent d'activer le mécanisme de rétablissement des sanctions, convaincus que l'Iran ne respecte pas ses engagements. La télévision d'Etat iranienne a confirmé que les négociations se dérouleront « au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères », avec la participation de Majid Takht-Ravanchi pour représenter l'Iran. Ces discussions font suite à une rencontre tenue en juillet dernier à Istanbul. Les Européens, regroupés sous l'appellation diplomatique « E3 », veulent maintenir l'encadrement du programme nucléaire iranien, alors que la clause permettant le retour automatique des sanctions (« snapback ») doit expirer en octobre. Le spectre du retour des sanctions L'accord de 2015 prévoyait d'importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive des sanctions internationales. Mais depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 et la réimposition de leurs sanctions, l'équilibre fragile du texte est menacé. Les Européens reprochent à Téhéran de ne pas respecter ses obligations et envisagent de rétablir les sanctions si aucune solution diplomatique n'est trouvée d'ici l'automne. Pour tenter d'éviter cette issue, les Européens ont proposé à l'Iran de prolonger l'échéance d'octobre, à condition qu'il reprenne les discussions avec Washington et coopère à nouveau avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Iran, de son côté, assure travailler avec la Chine et la Russie, autres signataires du JCPOA, afin d'empêcher le retour des sanctions. Selon l'AIEA, l'Iran enrichit actuellement de l'uranium à 60 %, un niveau bien supérieur à la limite de 3,67 % fixée par l'accord de 2015. Le seuil nécessaire à la fabrication d'une arme nucléaire est fixé à 90 %. L'Iran reste le seul pays non doté de l'arme atomique à atteindre un tel niveau d'enrichissement. Les Occidentaux, Etats-Unis et Israël en tête, accusent Téhéran de vouloir se doter de la bombe atomique. L'Iran, qui nie catégoriquement ces accusations, insiste sur son droit au nucléaire civil et affirme que son programme reste exclusivement pacifique. Ces pourparlers se tiennent dans un climat de méfiance renforcé par les récents affrontements entre Israël et l'Iran en juin, ainsi que par les frappes américaines contre des installations nucléaires iraniennes. Autant d'événements qui alimentent les spéculations sur l'avancée réelle du programme nucléaire de la République islamique. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!