-Agences- L'Allemagne, la France et le Royaume-Uni, qui condamnent la suspension par Téhéran des inspections de l'AIEA, veulent laisser « du temps à la diplomatie ». Les Européens ont finalement décidé de ne pas soumettre la résolution contre l'Iran qu'ils avaient annoncée au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. Appuyé par les Etats-Unis, ce texte de l'Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne condamnait la décision de Téhéran de suspendre certaines inspections de son programme nucléaire. Il ne sera pas soumis au vote, ont indiqué plusieurs diplomates basés à Vienne. « Nous laissons du temps à la diplomatie » et l'Iran a fait preuve d'« un peu » de bonne volonté, a expliqué une de ces sources, sans souhaiter donner plus de détails à ce stade. Le journal iranien ultraconservateur « Vatan-é Emrouz » a écrit mardi, sans citer de source, que le président Hassan Rohani avait donné l'ordre de suspendre la production d'uranium métal dans l'usine d'Ispahan (centre). Le gouvernement n'a pas démenti ces informations. Limites dépassées L'Iran avait annoncé en février avoir commencé la production d'uranium métal pour alimenter son réacteur de recherche à Téhéran, dépassant ainsi les limites fixées par l'accord nucléaire de 2015. Le sujet est sensible car cette matière peut être utilisée dans la fabrication d'armes nucléaires. Le « plan d'action global commun », communément désigné par son acronyme anglophone JCPOA, ne tient plus qu'à un fil depuis le retrait américain en 2018 à l'initiative de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions. Téhéran, qui exige au préalable une levée des mesures punitives qui asphyxient son économie, a franchi ces dernières semaines un nouveau cran dans son désengagement du JCPOA (passage à un niveau d'enrichissement d'uranium de 20%, production d'uranium métal et limitation des inspections). L'Iran a accepté d'engager un processus de « réunions techniques » avec l'AIEA pour « clarifier plusieurs questions en suspens », a annoncé hier le directeur général de l'instance onusienne. « Nous avons enfin réussi à nous mettre d'accord pour lancer un processus d'analyse approfondie » concernant des « cas concrets » qui posent problème dans le programme nucléaire, a déclaré Rafael Grossi devant la presse, précisant qu'une première réunion aurait lieu « début avril en Iran».