La réplique de Paris est cinglante, comme la dernière attaque du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre le président Emmanuel Macron. C'est ainsi entre les deux hommes : des relations passionnelles, heurtées dans lesquelles les deux diplomaties se perdent, à mesure que l'Etat hébreu s'enfonce dans des horreurs sans nom à Gaza. Netanyahu avait accusé nommément Macron «d'alimenter le feu antisémite» en France, en se lançant dans la reconnaissance internationale de la Palestine, la réponse est venue. Dans une longue lettre envoyée ce mardi 26 août et publiée par «Le Monde» le chef de l'Etat a répondu point par point aux assauts de Netanyahu, un argumentaire repris par son ami, l'ambassadeur des USA à Paris, le sulfureux Charles Kushner. Ce dernier a été convoqué hier par le chef de la diplomatie française, une convocation qu'il s'est permis d'ignorer. Mais Netanyahu lui n'échappera pas aux foudres de l'Elysée, elles ont atterri à Tel-Aviv. «La lutte contre l'antisémitisme ne saurait être un sujet d'instrumentalisation et ne peut nourrir aucun désaccord entre Israël et la France», a écrit Macron. Le 19 août 2025 il avait répondu ceci aux tirs de Netanyahu 2 jours plus tôt : la France «protégera toujours» les Juifs. Il a ajouté ce mardi : «La protection de nos compatriotes juifs contre la montée de l'antisémitisme est, depuis le premier jour, une priorité absolue de mon action». Mais il insiste sur le fait que le combat contre l'antisémitisme ne doit être «l'objet d'aucune manipulation dans un moment où nous faisons face à l'instrumentalisation d'un conflit qui n'appartient pas à la France mais pèse sur sa cohésion nationale et la sécurité de nos concitoyens (…). Ce serait une faute d'expliquer, voire de justifier, l'antisémitisme en France par les décisions que j'ai pu prendre». Le président français, droit dans ses bottes, redit sa «détermination à ce que le peuple palestinien dispose d'un Etat». Elle «est ancrée dans notre conviction qu'une paix durable est essentielle à la sécurité de l'Etat d'Israël, à sa pleine intégration régionale dans un Moyen-Orient enfin en paix», soutient-il. Il clame que cette paix durable est tributaire de «la création d'un Etat palestinien souverain, reconnaissant Israël et son droit à la sécurité, démilitarisé, vivant dans la paix à vos côtés». «L'engagement inédit» pris par la France pour les droits de la Palestine «résulte de notre indignation face à un désastre humanitaire épouvantable à Gaza que rien ne saurait justifier», affirme Macron… Cette orientation ne «reflète une quelconque complaisance permettant au Hamas ou à d'autres groupes terroristes d'utiliser un tel Etat pour menacer votre pays à l'avenir» martèle-t-il. Pour finir il assure que la France «sera toujours l'amie d'Israël et des Palestiniens», tout en invitant Netanyahu «solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d'une guerre permanente à Gaza [...], à cesser l'illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie». C'est dit, avec les mots qu'il faut et qui certainement ne plairont pas au Premier ministre israélien et à ses ministres d'extrême droite. Il ne faut s'attendre à aucune inflexion de leur part, quelles que soient les concessions de façade, la haine des Palestiniens et la volonté de les rayer de la carte seront toujours plus fortes. C'est ce que les fanatiques du Grand Israël tentent de faire depuis 76 ans, ils s'y casseront éternellement les dents… Quant au président français, de sacrés défis internes l'attendent dès le mois prochain, auxquels s'ajoute le rendez-vous à l'ONU pour la reconnaissance officielle de l'Etat palestinien.
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