Plusieurs professionnels du tourisme ont souligné, à l'issue d'un symposium organisé, jeudi 9 février 2012 à Tunis, par l'Institut des Hautes Etudes Touristiques (IHET) de Sidi Dhrif , la nécessité de promouvoir le créneau d'un tourisme alternatif pour sauver la destination Tunisie. C'est le cas pour Wahid Ibrahim, ancien directeur général à l'ONTT (Office National du Tourisme Tunisien) qui affirmé que “le tourisme tunisien est malade! Il faut développer d'autres alternatives pour le pérenniser”. Il a ajouté que “la crise dont souffre le secteur touristique est structurelle. Elle date depuis des années et la révolution du 14 janvier n'a fait que tourner les yeux vers les maux du secteur”, a-t-il expliqué. Selon ce professionnel du tourisme “l'activité touristique en Tunisie, dont l'histoire remonte à 50 ans, s'est contentée, jusque-là, de la monoculture touristique (tourisme hôtelier, balnéaire). Ceci n'a fait que générer un cortège d'effets pervers, notamment, des emplois saisonniers, précaires et démotivés, a-t-il fait remarquer. Pour sauver la destination Tunisie, Wahid Ibrahim recommande aux jeunes promoteurs du tourisme et aux étudiants de l'Institut de Sidi Dhrif, d'aller à la découverte de la Tunisie profonde et de penser à des projets de tourisme alternatif. “Un tourisme qui préserve tous les éléments qui forment l'identité d'un pays (culture, histoire, environnement...), a-t-il expliqué. Sans remplacer le tourisme classique, l'idée consiste à compléter, enrichir et valoriser les ressources naturelles, culturelles et archéologiques du pays, a-t-il dit. La Tunisie compte près de 25 mille sites archéologiques et historiques non aménagés, donc difficiles d'accès. Ceux-ci devraient être transformés, par le biais de projets d'aménagement et en assurant leur sécurité, en produits touristiques accessibles, attractifs et créateurs d'emplois, a indiqué l'ancien directeur à l'ONTT. Le développement de ce type de tourisme (tourisme alternatif) repose aussi, selon le conférencier, sur l'adoption de la technique de trois I (III), à savoir l'Innovation (projets innovants), l'Investissement et l'Internationalisation (promotion à l'international). Des initiatives d'exploration ont démontré que plusieurs régions de la Tunisie disposent d'un potentiel touristique énorme. Elles demeurent, néanmoins, peu connues et presque oubliées.