La France a été secouée ce mercredi par une série de manifestations massives organisées par un mouvement naissant baptisé « Fermons tout », marquant une montée de la colère populaire envers le président Emmanuel Macron. Ces protestations surviennent alors que Sébastien Lecornu, ministre des Armées, entame sa mission de former un nouveau gouvernement, sur désignation du chef de l'Etat. Barricades, heurts et perturbations dans plusieurs villes Dans la capitale, Paris, des groupes de manifestants ont érigé des barrages à l'aide de conteneurs à ordures et lancé des déchets en direction des forces de l'ordre. La préfecture de police a annoncé l'arrestation de 75 personnes, sans préciser les circonstances exactes. À Lyon, les protestataires ont bloqué une autoroute traversant la ville et incendié des poubelles, tandis qu'à Nantes, la police a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule. À Toulouse, un câble en feu a perturbé la circulation entre Toulouse et Auch, dans le sud-ouest. D'autres blocages ont également été signalés à Marseille, Montpellier et à nouveau Nantes et Lyon, selon la société Vinci, gestionnaire du réseau autoroutier. Une mobilisation sous haute surveillance Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué qu'environ 50 personnes masquées avaient tenté de lancer un blocus à Bordeaux et que plusieurs incidents avaient eu lieu dans la nuit à Paris. Il a confirmé le déploiement de 80 000 membres des forces de sécurité à travers le pays, dont 6 000 dans la capitale. Les médias français estiment que la mobilisation pourrait rassembler jusqu'à 100 000 personnes. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a pour sa part affirmé que le « radicalisme de gauche » serait à l'origine de la coordination des manifestations, soulignant que ces actions massives ne bénéficiaient pas du soutien du « tissu associatif civil ». Un climat politique de plus en plus instable Ces protestations s'ajoutent à un contexte politique tendu. Deux jours plus tôt, le Parlement a renversé le Premier ministre François Bayrou par un vote de défiance, contraignant Emmanuel Macron à désigner un nouveau chef du gouvernement. Hier, le président a nommé Sébastien Lecornu, son cinquième Premier ministre en moins de deux ans. Pour de nombreux manifestants, ce choix illustre la volonté du président de s'appuyer sur ses proches fidèles, une décision perçue comme une « gifle » pour une partie de l'opinion publique. Le mouvement « Fermons tout » a émergé sur les réseaux sociaux, suscitant des comparaisons avec la révolte des « gilets jaunes » de 2018. Selon plusieurs observateurs, il aurait été initié dans des cercles de droite avant d'être repris et amplifié par la gauche radicale. Les membres du mouvement estiment que « le système politique actuel n'est plus adapté à sa finalité ». Vers une nouvelle bataille parlementaire Le parti de gauche radicale La France insoumise a annoncé son intention de déposer une motion de censure contre le nouveau gouvernement de Lecornu. De son côté, le Rassemblement national, formation d'extrême droite, a laissé entendre qu'il pourrait collaborer avec lui pour le moment. Avec cette vague de contestation et un paysage politique fragmenté, la France s'engage dans une période d'incertitude qui pourrait profondément fragiliser le pouvoir exécutif. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!