Le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle vague de droits de douane punitifs visant plusieurs secteurs stratégiques, allant de l'industrie pharmaceutique au mobilier, en passant par les transports. L'annonce, faite via sa plateforme Truth Social, a immédiatement secoué les marchés mondiaux et inquiété les gouvernements partenaires. Des médicaments deux fois plus chers ? La mesure la plus spectaculaire concerne les produits pharmaceutiques de marque et protégés par des brevets, désormais soumis à une taxe de 100 %. Trump a justifié cette décision par la nécessité d'obliger les laboratoires internationaux à investir dans des usines aux Etats-Unis. Concrètement, cela menace de doubler le prix de nombreux traitements vitaux, allant des immunothérapies anticancer aux injections contre l'obésité, très en vogue. Or, plusieurs médicaments clés dépendent d'une production étrangère : * Ozempic et Wegovy (Novo Nordisk) fabriqués au Danemark, * Mounjaro (Eli Lilly) dont la production débute en Irlande, * Stelara (Johnson & Johnson) produit en Suisse, * Darzalex (anticancéreux, Janssen) fabriqué au Danemark. Ces réalités soulignent la fragilité des chaînes d'approvisionnement américaines, largement dépendantes de l'étranger pour ses traitements les plus vendus. Marchés financiers en alerte L'impact s'est fait sentir en quelques heures. Selon Reuters : * L'australienne CSL a chuté à son plus bas niveau en 6 ans. * La japonaise Sumitomo Pharma a perdu plus de 3 %. * Les indices santé de Hong Kong et de l'Inde ont reculé de plus de 1 %. * En Europe, Novo Nordisk a lâché 3,1 %. * Même le secteur de l'ameublement en Chine a reculé de 1 %. Cette nervosité traduit la crainte d'une spirale inflationniste mondiale et d'un ralentissement supplémentaire de la croissance. Meubles et camions dans le viseur Outre les médicaments, la Maison-Blanche a imposé : * 25 % de droits de douane sur les camions lourds, * 50 % sur les armoires de cuisines et salles de bain, * 30 % sur les meubles rembourrés. Trump défend ces mesures comme un levier pour relancer l'industrie américaine de l'ameublement, mais les critiques alertent sur une hausse probable des prix pour les ménages et des tensions accrues sur les chaînes logistiques. Une stratégie politique et juridique Derrière ces annonces se cache également un calcul juridique. Bloomberg rapporte que la Maison-Blanche entend lier les nouveaux tarifs à la notion de "sécurité nationale", afin d'anticiper d'éventuelles contestations devant la Cour suprême. Selon les experts, cette stratégie pourrait certes renforcer les recettes fiscales américaines de plusieurs milliards de dollars, mais elle risque aussi d'accentuer l'isolement économique du pays et de provoquer des mesures de rétorsion de la part de partenaires comme l'Union européenne, le Japon ou l'Australie. Une guerre commerciale qui s'intensifie Cette nouvelle salve s'inscrit dans la vision protectionniste de Trump, qui revendique une refonte des règles du commerce mondial pour prioriser l'industrie américaine. Mais pour nombre d'analystes, ces choix ressemblent davantage à une « guerre contre les consommateurs » qu'à une stratégie de protection économique. Alors que ces tarifs entreront en vigueur début octobre 2025, les projecteurs restent braqués sur leurs conséquences possibles : flambée du coût des médicaments, tensions diplomatiques accrues et ralentissement d'un commerce mondial déjà fragilisé. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!