Le président de la République, Kaïs Saïed, a insisté lors de sa récente rencontre avec Azedine Ben Cheikh, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydriques et de la Pêche, sur la nécessité de trouver des mécanismes de financement pour les opérations d'embouteillage de l'huile d'olive tunisienne. Il a également appelé à une préparation rigoureuse, dès maintenant, des opérations de récolte, de trituration et de promotion de l'huile d'olive, en Tunisie comme à l'étranger, afin qu'elles se déroulent dans les meilleures conditions. Diversifier au-delà des marchés traditionnels Le chef de l'Etat a recommandé de ne pas se limiter aux marchés traditionnels, en soulignant le potentiel d'un grand nombre de pays en Asie et en Amérique du Sud. Il a par ailleurs insisté sur un meilleur accompagnement des petits agriculteurs, non seulement pour la récolte, la trituration et la commercialisation, mais dans l'ensemble des maillons de la chaîne. Vers une valorisation par l'export en bouteille ? La question se pose désormais avec acuité : la Tunisie va-t-elle passer à la valorisation de son huile d'olive en l'exportant conditionnée ? Pour Lotfi Saâdaoui, député et membre de la commission de l'Agriculture, de la sécurité et de la sûreté alimentaires, des ressources hydriques et de la pêche à l'Assemblée des représentants du peuple, la décision du président d'aller vers le conditionnement est « très positive », même si elle arrive tard, à l'heure où la campagne de récolte est sur le point de démarrer. Selon Lotfi Saâdaoui, l'Etat doit soutenir les investisseurs financièrement et logistiquement afin d'accélérer l'embouteillage de l'huile d'olive tunisienne. Il estime également que l'Office national de l'huile (ONH) doit superviser l'assurance d'une qualité élevée pour permettre au produit tunisien de rivaliser à l'échelle mondiale. Une récolte abondante qui appelle des solutions de capacité Le député souligne que l'abondance attendue de la production cette année risque d'engendrer des difficultés de gestion. Le conditionnement apparaît, à ses yeux, comme la meilleure voie. Il précise qu'en cas d'atteinte d'un volume de 300 000 tonnes ou plus, environ 30 % seraient destinés à la consommation locale, soit près de 100 000 tonnes.Par ailleurs, 56 000 tonnes seraient exportées vers l'Union européenne dans le cadre d'un accord, tandis qu'une autre partie serait orientée vers les marchés asiatiques, américains et africains. La quantité restante poserait un problème de stockage, d'où l'intérêt d'investir dans l'embouteillage et la valorisation pour fluidifier l'écoulement et préserver la valeur. Lotfi Saâdaoui considère que la Tunisie est en mesure de concrétiser cette orientation vers l'embouteillage et l'export conditionné dès cette campagne, à condition que des « ambassadeurs économiques » s'engagent résolument dans la promotion du produit tunisien à l'international. À son avis, privilégier le conditionnement, plutôt que d'injecter des fonds dans l'ONH, offrirait un retour plus rapide et plus efficace pour l'économie nationale.
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