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Sur le plan interne, absence totale de visibilité
Huile d'olive : Abondance à l'échelle internationale
Publié dans Le Temps le 08 - 01 - 2009


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Le Chili, la Syrie et l'Algérie commencent à se placer sur le marché international de l'huile d'olive
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Nécessité impérative d'une bourse nationale faute d'un rôle régulateur de l'ONH.
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Mieux gérer le quota préférentiel des 56.000 tonnes avec l'Union Européenne.
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La Tunisie ne dispose pas d'exportateurs aux reins solides et dotés de capacité de stockage. L'ère de grâce des intermédiaires est révolue...
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Plus que jamais, l'Office National de l'Huile doit reprendre aujourd'hui les choses en mains...
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Le fameux contingent de l'Union Européenne
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Les difficultés de conditionnement
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Une expansion internationale
Le secteur de l'huile d'olive ne parvient pas à s'autoréguler depuis l'abandon par l'Office National de l'Huile « ONH » de son rôle régulateur en 2006. L'absence d'indicateur sur les prix a perturbé le marché et le secteur est devenu à la merci des spéculateurs.
La crise a commencé à se faire ressentir en 2006 lorsque l'ONH n'a pas émis de prix de référence comme il le faisait avant. La spéculation s'en est retrouvée libérée et des dizaines d'oléiculteurs et de professionnels se sont retrouvés dans la tourmente traînant, à la fin de la saison, des ardoises de centaines de milliers de dinars d'endettement auprès les banques.
L'ONH a, lui aussi, subi des pertes suite à ses spéculations qui ont fait monter les prix du kilo d'olives jusqu'à 1300 millimes, auquel prix l'huile d'olive tunisienne ne saurait être concurrentielle à l'échelle internationale. Le cours de l'huile étant autour de 2,5 Euros (4,5 dinars). Or, il faut en moyenne cinq kilos d'olives pour obtenir un kilo d'huile. Donc, il faudrait payer 6,5 dinars pour acheter cinq kilos d'olives et obtenir un kilo d'huile ! !
Telle est la situation qui a prévalu en 2006 au cours de laquelle même le quota des 56.000 tonnes d'huile d'olive à exporter vers l'Union Européenne n'a pas été honoré.
Une absence de visibilité est l'aspect le plus frappant de ce secteur qui a pourtant généré pour la Tunisie une moyenne annuelle de sept cents millions de dinars à l'export.

Les repères du marché
Traditionnellement, l'ONH publie à chaque début de saison des prix de référence pour l'acquisition de l'huile. Lesquels prix aident les différents opérateurs du secteur à se positionner. L'ONH avait jusqu'à 2000 le monopole de cette acquisition de l'huile d'olive et de son exportation. Mais, le secteur a été, depuis, ouvert à la concurrence.
Les opérateurs privés ont cru utile de demander à l'ONH de ne plus publier ces prix de référence et de laisser le marché s'autoréguler entre l'offre et la demande.
La question serait possible si le marché ne dépendait pas essentiellement de l'exportation. Or, sur une récolte moyenne de 150.000 tonnes, plus de 100.000 tonnes se vendent sur les marchés étrangers. Donc, il fallait impérativement avoir de la visibilité pour s'orienter surtout que l'on commence à acheter de l'olive sur pied en été soit trois ou quatre mois avant le démarrage de la saison. Mais la Tunisie ne dispose pas d'exportateurs aux reins solides et aux capacités de stockage conséquentes. Il n'y a actuellement que des intermédiaires, des commissionnaires qui ne servent en définitive que leurs propres intérêts et plus particulièrement ceux des importateurs italiens et espagnols lesquels exercent toutes les formes de pression possibles, y compris la concurrence inter-commissionnaires, pour les obliger à brader l'huile avec tous les préjudices imaginables pour notre économie nationale.

La concurrence s'est intensifiée
La dernière décennie a vu l'éclosion de nouveaux producteurs d'huile d'olive à l'échelle internationale. Le Chili a développé son oliveraie qui est entrée en production. La Turquie a vu la plantation de dizaines de milliers de nouvelles plantations, tout comme la Syrie et l'Algérie. Du coup, le marché international de l'huile d'olive est submergé.
Il est vrai que des campagnes sont en cours pour vanter les vertus médicinales de cette denrée. Mais, cette campagne n'a pas encore donné ses fruits et l'offre est actuellement supérieure à la demande entraînant une baisse inévitable des prix.

Le nouveau rôle de l'ONH
Cette crise a poussé les professionnels à appeler l'Office National de l'Huile, à la rescousse. Ils expriment le vœu de le voir se manifester, réagir et reprendre son rôle qui était et qui devrait être encore le sien, c'est-à-dire celui d'une structure régulatrice du marché et protectrice des intérêts nationaux. Faute d'exportateurs de grand calibre, ayant les moyens financiers et logistiques et surtout une capacité financière suffisante de stockage, l'intervention de l'ONH, s'impose : « C'est le seul organisme capable de défendre les intérêts nationaux. S'il avait décrété au début de la saison, un prix référentiel, comme cela se passait jusqu'en 2005, tous les intervenants auraient été rassurés et l'actuelle campagne aurait eu un déroulement normal. Une prise en main de la situation par l'Office est impérative, sans quoi, les oléifacteurs sont menacés de faire faillite ! »
Les oléifacteurs et / ou exportateurs insistent sur le rétablissement de l'ONH dans son ancien statut qui lui accorde la prérogative de fixer à chaque début de campagne, un prix référentiel. Ils proposent également le rétablissement de l'ancienne bourse de l'huile datant de l'époque coloniale et qui s'est poursuivie jusqu'aux années soixante. A cette époque-là, un affichage quotidien des cours mondiaux de l'huile d'olive, renseignait les professionnels sfaxiens sur l'état de la bourse. Or actuellement, les oléifacteurs sont souvent induits en erreur par toutes sortes de rumeurs et ne savent pas à quoi s'en tenir exactement. Même les informations fournies par des sites soi-disant sérieux, sur Internet, manquent de crédibilité et sont destinées plus à manipuler qu'à informer. En matière de bourse, seul le marché de Gremda est le lieu idéal d'affichage.
On propose également la publication journalière d'informations sur l'état de la bourse mondiale dans les flashs radiophoniques -comme c'est le cas pour ce qui est des prix des fruits et légumes au marché du gros- et pourquoi pas dans les journaux télévisés. A l'étranger, les professionnels disposent de toutes les informations utiles concernant la situation du secteur en Tunisie. Cela les avantage et les met en position de force.
Mourad SELLAMI
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Le fameux contingent de l'Union Européenne
L'ONH est autorisé à l'exportation d'un contingent de 56 mille tonnes d'huile d'olive vers l'Union Européenne à des conditions avantageuses. Les statistiques montrent que les quantités réellement exportées par cet organisme, concernant la saison écoulée, se situent autour de 09 mille tonnes. La concurrence sur le marché local a empêché l'ONH d'obtenir la quantité désirée d'huile d'olive. Le secteur privé a regretté que l'on n'ait pas donné suite à ses demandes en vue d'autoriser les exportateurs privés à bénéficier des mêmes avantages en écoulant leurs reliquats en stock. Les opérateurs privés ont tout le droit de se demander pourquoi un tel privilège ne leur a pas été accordé surtout que cet acte est au service de l'économie nationale du moment que l'ONH n'a pas été en mesure d'honorer ses engagements en matière de contingent.
Il est clair que l'ONH a agi dans une logique de concurrent. Mais les données de la situation exigent, paraît-il, une logique de front entre tous les intervenants dans le secteur. Il est impératif de penser autrement l'huile d'olive en Tunisie en fonction de toutes les données en jeu et régler la question du contingent de l'UE dans cette perspective.
M.S.
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Les difficultés de conditionnement

La promotion de l'huile d'olive conditionnée en Tunisie se place, désormais, comme une option stratégique, en raison de l'importance de la concurrence sur le marché international et l'avance considérable prise par certains pays étrangers concurrents. Ainsi, et selon les prévisions, la part d'huile d'olive conditionnée par rapport à la quantité totale exportée, devrait passer de 1,5 % actuellement à 10 % en 2011, soit une progression annuelle de deux points à partir de 2007. Autrement exprimée, la part d'huile d'olive conditionnée passerait de 2.000 tonnes en 2007 à 13.000 tonnes en 2011. Les unités de conditionnement, actuellement actives, sont au nombre de 24 et possèdent une capacité de 15.000 tonnes mais ne produisent, aujourd'hui, que moins de 2000 tonnes d'huile conditionnée. C'est dire le peu d'entrain pour le conditionnement d'huile faute de positionnement sur les marchés. Pourtant, beaucoup de producteurs commencent à être hantés par le désir de se faire connaître sur le plan international et de conquérir des marchés au seul nom de la Tunisie. Certains ont exprimé le désir d'établir un AOC (Appellation d'origine contrôlée) et de donner au produit une appellation de terroir. Le salut de l'huile d'olive tunisienne passe par ce créneau, ainsi que par celui de l'huile bio, semble-t-il. Mais, cette recherche de qualité ne se passe pas sans difficultés.
M.S.
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Une expansion internationale
La situation en Tunisie est d'autant plus inquiétante que l'oléiculture est en train de gagner de nouveaux territoires pour répondre à une demande d'huile d'olive de plus en plus pressante à l'échelle internationale. Ainsi, et au moment où de nouveaux concurrents émergent, telles la Syrie (46 millions d'oliviers), la Turquie (83 millions d'oliviers), la lointaine Australie et, surtout, l'Argentine ; rien n'est entrepris en Tunisie pour développer l'oléiculture locale et renforcer le positionnement de l'huile d'olive tunisienne sur la scène internationale. Pire encore, le secteur souffre de problèmes latents et évidents qui attendent des réponses : la campagne oléicole est longue (plus de quatre mois contre 2,5 mois pour l'Espagne et l'Italie) ; les olives attendent six jours, avant de passer à la trituration, contre 2,5 jours pour les deux principaux concurrents ; la qualité n'y est pas toujours de mise, car, et à l'exception de l'Office de l'huile, la majorité écrasante des huileries tunisiennes ne disposent pas d'unités d'analyse et de contrôle. En effet, et bien que les Européens - le principal marché de l'huile d'olive tunisienne - apprécient l'huile extra vierge, elle ne figure que dans une proportion d'environ 25% de la production totale tunisienne contre 75% pour les producteurs de l'Union européenne. Ces faiblesses risquent de perdurer si l'on continue à fonctionner au même rythme, avec les mêmes réflexes et le même personnel. Car, et concernant justement ce dernier point, la Tunisie, qui possède un des plus vieux vergers du monde, ne dispose, jusqu'à aujourd'hui, d'aucun centre de formation dans les métiers d'oléiculture.


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