Deux ans après le début d'un conflit dévastateur à Gaza, un accord qualifié d'historique a été annoncé à l'aube de ce jeudi. Il s'agit de la première phase du plan américain porté par le président Donald Trump, qui vise à instaurer un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas et à poser les fondations d'une paix régionale. Mais si plusieurs détails de l'entente sont désormais connus, de nombreuses zones d'ombre persistent encore autour de ses modalités et de ses implications politiques. Ce que nous savons Les pourparlers, amorcés lundi à Charm el-Cheikh, ont réuni des délégations du Hamas, d'Israël et des médiateurs qataris, égyptiens et turcs. Ils ont débouché sur un accord de cessez-le-feu dont la date d'entrée en vigueur n'a pas encore été fixée. Selon les informations communiquées par les différentes parties, la libération des otages israéliens détenus à Gaza devrait avoir lieu d'ici lundi prochain au plus tard, tandis que la signature officielle du texte est attendue ce jeudi au Caire. En Israël, deux réunions décisives – du cabinet de sécurité et du gouvernement – doivent se tenir à partir de 17h (heure locale) pour approuver formellement l'accord. Le président Donald Trump a salué une « étape majeure vers un accord de paix fort et durable », affirmant que l'entente prévoit la libération prochaine de tous les otages, ainsi que le retrait des forces israéliennes vers une ligne convenue à l'intérieur du territoire. D'après des sources palestiniennes, le Hamas libérera 20 otages israéliens vivants en échange de plus de 2 000 prisonniers palestiniens, parmi lesquels 250 condamnés à la prison à perpétuité et 1 700 arrêtés depuis le début du conflit. Parallèlement, l'accord comprend une importante composante humanitaire : l'entrée d'au moins 400 camions d'aide par jour dans la bande de Gaza au cours des cinq premiers jours de la trêve, un volume appelé à croître ensuite. Les déplacés du sud de Gaza pourront également regagner leurs foyers dans le centre et le nord dès la mise en œuvre du cessez-le-feu. Selon un responsable américain cité par ABC News, le retrait de l'armée israélienne vers la ligne de séparation pourrait s'effectuer en moins de 24 heures après l'approbation définitive. Concernant les otages israéliens décédés, environ 28 corps seront restitués par étapes, certaines identifications nécessitant davantage de temps. Ce qui reste secret Malgré les annonces et les communiqués officiels, plusieurs questions cruciales demeurent sans réponse. Les médiateurs n'ont pas encore précisé le calendrier exact de la mise en œuvre de l'accord, ni la date effective du cessez-le-feu. Le rôle du Hamas après la guerre, tout comme l'administration future de Gaza, reste flou. Le plan américain, qui comprend 20 points, évoque la possibilité d'un retour progressif de l'Autorité palestinienne à Gaza, mais seulement après de profondes réformes politiques et sécuritaires. Le président Trump aurait par ailleurs proposé la création d'un « Conseil de paix international » présidé par lui-même, chargé de superviser les prochaines étapes, notamment le désarmement du Hamas et la formation d'un gouvernement palestinien de technocrates. Le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a confirmé que les deux camps ont approuvé « toutes les clauses et mécanismes d'exécution de la première phase », mais a ajouté que les détails seront dévoilés ultérieurement. Selon des sources diplomatiques à Washington, Donald Trump devrait se rendre en Egypte dans les prochains jours pour discuter du suivi de l'accord avec les dirigeants régionaux. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou l'a déjà invité à s'exprimer devant la Knesset, invitation que Trump a indiqué être prêt à accepter. Une paix encore fragile Si cet accord marque un tournant politique et symbolique, il reste précaire. La mise en œuvre du cessez-le-feu, le respect des engagements humanitaires et la libération effective des otages seront les véritables tests de sa crédibilité. La communauté internationale salue une percée diplomatique inédite, mais chacun garde à l'esprit que les phases suivantes du plan Trump — désarmement, gouvernance, reconstruction — risquent d'être encore plus complexes. Pour l'heure, le monde observe Gaza avec prudence et espoir. Car au-delà des promesses, le véritable défi commence maintenant : transformer un accord fragile en paix durable. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!