Le Congrès américain reste paralysé. Pour la huitième fois consécutive, le Sénat des Etats-Unis a échoué, mardi, à adopter un projet de loi de financement fédéral temporaire, prolongeant ainsi la crise d'arrêt gouvernemental (shutdown) qui entre désormais dans sa troisième semaine. Lors du vote, 45 sénateurs ont soutenu le texte – déjà approuvé par la Chambre des représentants – tandis que 45 autres s'y sont opposés. Le projet nécessitait 60 voix pour être adopté, un seuil inatteignable sans un accord bipartite entre républicains et démocrates, toujours profondément divisés sur plusieurs points budgétaires clés. Un blocage politique persistant Le parti républicain, auquel appartient le président Donald Trump, contrôle à la fois la Chambre des représentants et le Sénat, mais peine à rassembler une majorité qualifiée. Pour faire passer le texte, il lui faudrait convaincre au moins sept élus démocrates de rallier la proposition de financement provisoire. Les points de désaccord portent principalement sur les dépenses sociales, les priorités environnementales, ainsi que sur les crédits alloués à la sécurité des frontières — un thème particulièrement sensible dans la politique de Trump, qui a promis de réduire drastiquement les programmes qu'il juge « coûteux et inefficaces ». Un scénario qui rappelle 2019 Cet épisode rappelle la plus longue période d'arrêt gouvernemental de l'histoire américaine, survenue entre 2018 et 2019, également sous la présidence de Trump. À l'époque, le blocage budgétaire avait duré 35 jours, coûtant 11 milliards de dollars à l'économie américaine à court terme, selon le Bureau du budget du Congrès (CBO). Des centaines de milliers de fonctionnaires avaient été contraints de travailler sans salaire ou mis en congé forcé. Cette fois encore, l'impact commence à se faire sentir : plusieurs agences fédérales tournent au ralenti, les parcs nationaux ferment progressivement leurs portes et les paiements à certains prestataires publics connaissent des retards. Trump accentue la pression Face à l'impasse, Donald Trump a intensifié la pression politique sur ses adversaires, menaçant de grandes vagues de licenciements dans le secteur public et de revoir à la baisse certaines priorités des démocrates, notamment dans les domaines du climat et de l'éducation. Le président américain a affirmé vouloir « remettre de l'ordre dans les finances fédérales » et dénoncé les blocages comme « le résultat d'une gauche irresponsable ». De leur côté, les démocrates accusent la Maison-Blanche de vouloir « prendre les fonctionnaires et les citoyens américains en otage » pour imposer son agenda politique. Une impasse à fort coût politique À mesure que la crise s'enlise, les analystes estiment que chaque semaine supplémentaire d'arrêt gouvernemental pèse environ 0,1 point sur le PIB américain, sans compter les effets indirects sur la consommation, le tourisme et la confiance des ménages. Sauf compromis rapide, les Etats-Unis pourraient connaître une quatrième semaine de paralysie administrative, une situation qui fragiliserait encore davantage la présidence Trump à un an de l'élection présidentielle. Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!