Ce n'est un secret pour personne, si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait taire les armes – et encore pas totalement – c'est parce que le président Donald Trump lui a tordu le bras. Chaque pas que Tel-Aviv a fait en direction des Palestiniens a été fait sous la contrainte. Netanyahu était ce qu'il était avant son funeste retour à la tête de l'Etat hébreu, l'attaque du 7-Octobre n'a été qu'un prétexte pour cisailler méthodiquement toute perspective de Paix avec ses voisins. Alors tous les textes, qu'il signe du bout des doigts, ne valent pas un clou à ses yeux. Surtout quand l'autre partie lui donne du grain à moudre en « ne tenant pas ses engagements ». La remise des otages détenus par le Hamas, c'est fait, en une seule vague dans la journée du 13 octobre. Il reste la remise des dépouilles des otages décédés, par la faute de l'armée israélienne, qui bombardait copieusement en sachant qu'elle les toucherait inéluctablement. Mais voilà, de manière très perfide, Netanyahu a glissé ce point parmi les conditions pour cesser les hostilités… Il l'a fait en toute connaissance de cause, il savait que la remise des dépouilles serait incroyablement compliquée, kafkaïenne ; le Hamas le savait aussi mais sous la pression de ses soutiens – principalement le Qatar – il s'est plié. Les combattants palestiniens l'ont fait aussi pour soulager les populations civiles, martyrisées par 2 années de bombardements quotidiens. Mais voilà, l'engagement du groupe palestinien confine au piège, face à un Netanyahu qui fera feu de tout bois pour reprendre les combats et noyer ses ennuis judiciaires dans le fracas des bombes. Le Hamas assure avoir restitué toutes les dépouilles d'otages israéliens qu'il détenait à Gaza, de son côté Tsahal confirme la réception de 2 nouveaux corps par la Croix-Rouge. La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a dit qu'il a «rempli son engagement au titre de l'accord de cessez-le-feu» en remettant «tous les prisonniers israéliens vivants dont elle avait la garde, ainsi que les corps auxquels elle a pu avoir accès»… Mais le groupe souligne que pour les dépouilles restantes, «la récupération et l'extraction nécessitent des efforts considérables et un équipement spécial». Tout ça Tel-Aviv le sait pertinemment mais le met sous le tapis parce que ça ne sert pas ses plans. Les otages, encore plus les morts, n'ont jamais été la priorité du gouvernement d'extrême droite, maintenant ils le deviennent, une ferveur plus que suspecte. Hier mercredi 15 octobre dans la soirée, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé ouvertement de reprendre la guerre si le Hamas ne se conformait pas à tous les points de l'Accord de cessez-le-feu. «Si le Hamas refuse de respecter l'accord, Israël, en coordination avec les Etats-Unis, reprendra les combats et agira pour une défaite totale du Hamas», a dit le bureau de Katz dans un communiqué. D'après l'armée israélienne, sur les 28 dépouilles d'otages encore présentes à Gaza à peine 9 ont été restituées jusqu'ici : 4 lundi dernier – dont 1 ne correspondrait à aucun Israélien captif -, 3 mardi et 2 mercredi. De hauts responsables américains continuent de soutenir que «le Hamas entend honorer l'accord (…) Ils continuent de nous dire qu'ils comptent respecter les termes de l'accord», a confié l'un d'eux à des journalistes, sous le sceau de l'anonymat… Ce qui signifie que ce qu'il dit n'engage que lui, pas la Maison-Blanche et encore moins Netanyahu. Qui sait ce que ce dernier prépare comme coup tordu ? Déjà il avait dit qu'il bloquerait l'aide humanitaire jusqu'à ce que tous les otages soient remis, il vient de dire qu'il maintient le blocus jusqu'à ce que toutes les dépouilles soient réceptionnées. On n'en sortira jamais. A noter que d'après les termes de l'Accord, le Hamas doit remettre également la dépouille d'un militaire israélien décédé lors des combats de 2014. C'est dire le fardeau sur le dos du groupe palestinien, et il ne faudra pas compter sur Netanyahu pour l'alléger… Pourtant dimanche dernier la porte-parole du gouvernement israélien, Shosh Bedrosian, avait promis qu'un «organisme international» supervisé par les USA aiderait à «localiser les otages» morts qui n'auraient pas encore été identifiés. On est jeudi, ni Tel-Aviv ni Washington n'est revenu sur cette annonce. Il faut souhaiter que l'engagement sera confirmé et surtout tenu. Il ne faut donner aucun prétexte au criminel de guerre Netanyahu (le mandat d'arrêt de la CPI l'atteste) pour reprendre sa besogne sanglante.
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