The liveblog has ended. No liveblog updates yet. Le ministre français de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a mis en garde contre toute politique de « bras de fer » avec l'Algérie, dans un contexte diplomatique déjà tendu entre Paris et Alger. Son avertissement intervient quelques jours après l'adoption par le Parlement français d'une proposition non contraignante, présentée par le Rassemblement national, visant à « abroger » l'accord franco-algérien de 1968 relatif à la circulation, au séjour et à l'emploi des ressortissants algériens en France. Dans un entretien accordé au Parisien samedi, le ministre a estimé que « ceux qui pensent que la confrontation et les méthodes brutales sont la seule issue se trompent ». Il a ajouté que cette approche « ne fonctionne dans aucun domaine », regrettant « les conditions dans lesquelles ce vote a eu lieu ». Selon lui, la preuve de l'échec de cette stratégie est claire : « le canal de communication avec Alger est aujourd'hui totalement rompu ». Une crise diplomatique persistante Les relations franco-algériennes traversent une période de grande crispation depuis plus d'un an. Plusieurs dossiers sensibles – la question migratoire, la coopération sécuritaire et la reconnaissance par Paris, en 2024, du plan marocain d'autonomie pour le Sahara occidental – ont contribué à envenimer les échanges entre les deux capitales. Laurent Nuñez, connu pour son approche plus conciliante, plaide depuis son arrivée au gouvernement pour la reprise du dialogue avec Alger, notamment en matière de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Mais ce dialogue reste paralysé. Le ministre reconnaît que depuis le printemps dernier, « l'Algérie refuse de reprendre ses ressortissants en situation irrégulière ». Une coopération migratoire au point mort Les chiffres sont révélateurs : d'après le ministère de l'Intérieur, seulement 500 expulsions forcées de ressortissants algériens ont été effectuées depuis le début de l'année 2025, contre 1 400 à la même période en 2024. Cette baisse spectaculaire de plus de 60 % entraîne une saturation des centres de rétention administrative, où « 40 % des places sont occupées par des citoyens algériens », selon Nuñez. Cette situation découle également du départ de Bruno Retailleau, ancien ministre de l'Intérieur partisan d'une ligne dure envers Alger. Son retrait aurait permis une reprise timide des discussions bilatérales. Toutefois, l'adoption du texte parlementaire réclamant l'abrogation de l'accord de 1968 a ravivé les tensions, gelant à nouveau tout progrès. L'accord de 1968 au cœur des débats Signé six ans après l'indépendance de l'Algérie, l'accord bilatéral de 1968 accorde des avantages particuliers aux ressortissants algériens en France, notamment en matière de résidence et d'emploi. Depuis plusieurs années, les partis de droite et d'extrême droite réclament son abrogation, l'estimant obsolète et contraire à la politique migratoire française actuelle. Le ministre Nuñez, lui, appelle à la prudence : « Nous avons besoin d'un partenariat constructif, pas d'une rupture », a-t-il insisté, soulignant qu'une coopération durable entre les deux pays reste essentielle à la stabilité régionale. Abonnez-vous à la newsletter quotidienne Tunisie Numérique : actus, analyses, économie, tech, société, infos pratiques. Gratuite, claire, sans spam. Chaque matin Veuillez laisser ce champ vide Vous vous êtes bien abonné.e à notre newsletter ! Commentaires Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!