Amina El Filali n'avait que seize ans. Cette jeune marocaine s'est suicidée dans sa ville de Larache, près de Tanger, en avalant de la mort aux rats, après avoir été contrainte d'épouser l'homme qui l'avait violée une première fois quand elle avait 15 ans. Le violeur avait épousé sa victime pour échapper à plusieurs années de prison. En effet, le viol est puni si la victime est mineure à moins qu'ils ne se marient. Ce suicide a semé l'émoi et les appels à la réforme, voire l'abrogation, d'une loi qui fait du viol un simple délit, se sont multipliés. Le gouvernement a même consacré sa réunion hebdomadaire à l'examen de ce drame humain et de société. “Cette fille a été violée deux fois, la dernière quand elle a été mariée” a déclaré le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khelfi. 300 personnes ont organisé jeudi 15 mars 2012 un sit-in, à l'appel de la Ligue démocratique pour les droits de la femme, devant le tribunal de Larache où le jugement entérinant le mariage de l'adolescente avait été prononcé. Un autre sit-in est prévu samedi devant le siège du parlement à Rabat.