Issa Abdelmajid Mansour, chef des Toubous en Libye a dénoncé mardi 27 mars 2012 à un plan de «nettoyage ethnique» visant sa tribu, brandissant pour la première fois la menace séparatiste, au lendemain de violences tribales impliquant des Toubous, dans le sud du pays. «Nous annonçons la réactivation du Front toubou pour le salut de la Libye (FTSL, mouvement d'opposition sous l'ancien régime) afin de protéger les Toubous d'un nettoyage ethnique, et s'il le faut, nous allons demander une intervention internationale et œuvrer pour un Etat comme le Soudan du Sud», a-t-il déclaré. Issa Abdelmajid Mansour, un ex-opposant au régime de Mouammar Kadhafi, avait annoncé la dissolution de son mouvement après la chute de l'ancien régime en août. «Il s'est avéré que le Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) et le régime de Kadhafi ne sont pas différents. Le CNT a un programme pour nous exterminer», a accusé Mansour, dont la tribu avait joué un rôle-clé dans la rébellion contre Mouammar Kadhafi depuis le sud du pays. «Nous avions dit que l'unité de la Libye était au-dessus de toute considération. Mais maintenant, nous devons nous protéger et protéger les autres minorités», a-t-il encore affirmé. Les Toubous, à la peau noire, qui vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger, avaient réfuté à plusieurs reprises des aspirations séparatistes. Les Toubous sont impliqués depuis février dans des affrontements meurtriers avec des tribus locales du sud du pays. «Aujourd'hui, le problème s'est transformé d'un conflit tribal en conflit racial», a déploré Mansour, affirmant que «les attaques ciblent toute personne à la peau noire».