Anders Behring Breivik, jugé pour le massacre de 77 personnes en juillet 2011 en Norvège, a révélé jeudi 19 avril 2012, que son objectif était de tuer tous les jeunes travaillistes réunis sur l'île d'Utoeya, en utilisant les eaux du lac comme “arme de destruction massive”. Au quatrième jour de son procès, Breivik a expliqué qu'il comptait exécuter des responsables de la mouvance travailliste puis tirer des coups de feu pour obliger les participants du camp d'été à se jeter à l'eau et à se noyer. Le tieur a révélé également lors de la même audience que son objectif initial était de perpétrer trois attentats à la bombe suivis d'une fusillade. “Le plan, c'était trois voitures piégées suivies d'une fusillade”, a déclaré l'extrémiste au quatrième jour de son procès à Oslo. Interrogé par l'accusation, Breivik a expliqué qu'il comptait placer deux bombes d'une tonne chacune, l'une dans le quartier des ministères – comme il l'a fait le 22 juillet 2011 – et l'autre près du siège du Parti travailliste. Il envisageait aussi de déposer une bombe de 500 kg près d'une troisième cible “très incertaine”, évoquant une tour abritant le journal norvégien Aftenposten, le Parlement, l'Hôtel de ville d'Oslo ou encore le Palais royal. S'il avait survécu à ces attaques, ce qu'il jugeait très improbable, il comptait aussi perpétrer une fusillade contre les occupants d'un squat célèbre d'Oslo – Blitz -, le journal Dagsavisen et le parti de la Gauche socialiste, dont les bâtiments sont géographiquement proches. L'extrémiste a finalement renoncé à ce plan en juin: “C'était beaucoup plus difficile que je ne le pensais de faire une bombe”, a-t-il expliqué, évoquant aussi l'amenuisement de ses moyens financiers. Concluant qu'il n'y parviendrait pas, il a précisé s'être rabattu sur l'idée de s'en prendre au seul siège du gouvernement et au camp d'été de la Jeunesse travailliste rassemblant des centaines d'adolescents sur l'île d'Utoeya. Lors de la même audience, Breivik a indiqué avoir commencé à envisager dès 2006 “une opération-suicide” et d'être entré dans la phase de préparation opérationnelle à partir de 2009. “Je pensais que mes chances de survie étaient équivalentes à zéro”, a-t-il dit.