Moncef Marzouki, Président provisoire de la République a pressé dans des journaux la Suisse d'accélérer la reddition des fonds bloqués du clan Ben Ali, le président déchu. Le Conseil fédéral suisse est étonné, a dit le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il a qualifié cette démarche d'«inappropriée». Didier Burkhalter a souligné que le gouvernement était déterminé à rendre aussi vite que possible les fonds à la Tunisie. Mais il faut respecter aussi les dispositions de l'Etat de droit. L'élément clé pour une solution rapide réside dans la mise sur pied d'un partenariat étroit. Les échanges avec la Tunisie fonctionnent très bien, a assuré le chef de la diplomatie suisse et des progrès ont encore été atteints récemment. Mais il est impossible de déterminer aujourd'hui combien de temps le processus de reddition prendra, a précisé le Neuchâtelois en réponse à une question d'Ueli Leuenberger (Verts/GE). La prochaine rencontre bilatérale aura lieu dans le deuxième moitié de juin. Origine illicite à prouver Pour que les fonds en question puissent être restitués à la Tunisie, il faut que leur origine illicite ait été prouvée dans le cadre d'une procédure judiciaire entre la Tunisie et la Suisse, principalement d'ailleurs en Tunisie, a expliqué Didier Burkhalter. A cette fin, des relations d'entraide judiciaire entre la Tunisie et la Suisse ont été établies. Le président tunisien avait déclaré le 28 mai dernier dans une interview à la RTS: «Nous voulons que cet argent revienne le plus tôt possible. Nous avons besoin de cet argent maintenant, si on nous le donne dans 50 ans comme cela a été fait avec l'argent des juifs, cela n'a aucun intérêt». Il avait également que le montant bloqué – 60 millions de francs – «était «dérisoire» par rapport à ce que les banques auraient accepté.