• Coopération judiciaire: un premier échange de preuves entre Tunis et Berne. Une délégation d'experts tunisiens, trois magistrats et une représentante de la commission de restitution des fonds illicites gelés par Berne a rencontré les 25 et 26 juin, respectivement à Berne et Lausanne, des responsables suisses en charge de ce dossier, indique M. Riadh Belkhadi, avocat général des affaires pénales au ministère de la Justice. Les experts tunisiens ont rencontré notamment des représentants du Département fédéral des Affaires étrangères (Dfae), de l'Office fédéral de la justice (OFJ), du Ministère public de la confédération (MPC) et du Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent. Cette réunion a permis d'étudier les moyens de renforcement de la collaboration bilatérale dans le domaine de la justice entre Berne et Tunis et, en particulier, pour ce qui concerne le dossier de restitution des fonds détournés par le président déchu, les membres de sa famille et son entourage. Les deux parties ont également examiné les solutions juridiques pouvant concourir à l'accélération du processus de restitution des avoirs illicites à la Tunisie. Selon une source de la Dfae (Département fédéral suisse des Affaires étrangères), les discussions entre la Tunisie et la Suisse se rapportant à ce dossier épineux et complexe avancent rapidement et ont déjà abouti à des premiers résultats, à savoir un premier échange de preuves entre les deux pays. Pour M. Belkhadhi, la partie suisse a montré une entière disposition à intensifier sa coopération judiciaire avec la Tunisie à propos de la restitution des fonds détournés par le clan Ben Ali. Cela se traduira par une évaluation périodique des actions engagées par les deux parties, l'échange d'informations et de visites au niveau des experts. Il est à noter que fin mai dernier, le président de la République , Moncef Marzouki, avait demandé à la Suisse d'accélérer la restitution des quelque 60 millions de francs gelés après le départ de Ben Ali, estimant au passage que le montant bloqué était dérisoire par rapport à ce que les banques suisses auraient accepté.