Samir Bettaïeb, porte-parole de la Voie Démocratique et Sociale (Al Massar) a déclaré dans un point de presse tenu mercredi 4 juillet 2012 à Tunis, que pour pouvoir réaliser un équilibre entre les forces politiques, il fallait bien unir toutes les forces démocratiques du pays, ce qui permettrait de créer un large front politique civil et démocratique. D'autre part, il a affirmé qu'il fallait préserver les acquis nationaux, de défendre le modèle tunisien, de garantir l'alternance pacifique sur le pouvoir et de s'engager à accomplir les objectifs de la Révolution dans le cadre d'un développement global et équitable. Le pays fait face à “une réelle crise générée par le conflit interne au sein de la Troïka sur les prérogatives et la légitimité", a-t-il souligné estimant que “ce conflit montre à nouveau la tendance de la présidence du Gouvernement à dominer l'alliance". “La confusion au sein de la Troïka, illustrée par la confirmation des informations puis leur démenti, est de nature à déstabiliser le citoyen et ébranler sa confiance en ses gouvernants", a-t-il prévenu. Bettaïeb a considéré “qu'il est temps de passer de la légitimité électorale à la légitimité consensuelle", notamment à l'approche des élections et devant la multiplication des dossiers nationaux “que le gouvernement n'a pas pu résoudre en raison de la rupture du dialogue avec les acteurs de la vie politique". Il a dans ce sens proposé de créer un mécanisme permanent en relation avec l'Assemblée Constituante, chargé d'organiser un dialogue national régulier. Ahmed Brahim, président du parti, a pour sa part rappelé qu'il avait mis en garde, depuis décembre dernier, contre “les dangers d'une domination de la présidence du Gouvernement sur le présidence de la République". “Si chaque partie agit de manière unilatérale, la crédibilité des institutions de l'Etat en prend un coup et une mauvaise image sera donnée de la Révolution tunisienne qui s'est principalement déclenchée pour faire tomber la dictature", a-t-il encore dit. Brahim a dénoncé les décisions unilatérales des deux présidences, marquées de “tiraillements, d'improvisation, de marginalisation du rôle de l'Assemblée Constituante et d'abstraction totale de l'opposition et de la société civile". Il a appelé à rejoindre l'initiative de l'UGTT incitant à lancer un dialogue national dans les plus brefs délais pour examiner et débattre des dossiers urgents. “La Troïka croit qu'en ayant la légitimité, elle possède le pays" a pour sa part lancé Abdeljalil Bédoui, vice-président d'Al Massar. “Les décisions prises en faveur des opprimés sous l'ancien régime montrent une volonté pressante de se partager le butin".