Le président algérien a nommé lundi au poste de Premier ministre Abdelmalek Sellal, quatre mois après les élections législatives. Un nouveau gouvernement devait être nommé juste après les élections du 10 mai mais un différend au sein du pouvoir en a retardé l'annonce. Selon ce qui était prévu, le Premier ministre sortant Ahmed Ouyahia aurait dû démissionner après le scrutin. Le président Abdelaziz Bouteflika aurait alors du ou bien rappeler le chef du gouvernement sortant pour lui demander de constituer un nouveau gouvernement, ou bien nommer un nouveau titulaire pour le poste. Aucune de ces hypothèses ne s'est réalisée et le retard dans la nomination du nouveau Premier ministre et du gouvernement a paralysé la vie politique algérienne. Selon un communiqué officiel publié lundi soir, le président Bouteflika, âgé de 75 ans, “a mis fin aux fonctions du Premier ministre Ahmed Ouyahia, qui a présenté la démission du gouvernement”. Sellal, un technocrate n'appartenant à aucun parti politique, était précédemment ministre des Ressources hydrauliques et a occupé divers portefeuilles pendant plus de dix ans. Il était le directeur de campagne du président Abdelaziz Bouteflika lors de l'élection présidentielle de 2004. Le nom des autres ministres sera annoncé mardi, apprend-on auprès du gouvernement. Le Front de libération nationale (FLN), ancien parti unique, a remporté 220 des 462 sièges de l'Assemblée le 10 mai, alors que les islamistes modérés étaient donnés favoris du premier scrutin de l'après-”printemps arabe”.