Le tout à commencé avec une banale histoire de carte de crédit bancaire. Le détenteur/propriétaire en question a vu sa carte débitée de 1400 dinars. Etonné notre cher Monsieur X est allé se plaindre à sa banque puisqu'à aucun moment il n'a effectué une transaction de cette somme. Il s'est donc présenté à son agence bancaire pour avoir plus d'éclaircissements pensant à une simple erreur d'écriture. Son étonnement fût grand quand, après un bon moment d'attente et divers interlocuteurs contactés, on lui apprend que sa carte a été utilisée à 3 reprises, pour effectuer des retraits au guichet automatique (GAB/DAB) de respectivement 800, 400 et 200 dinars. Phénomène étonnant puisque le détenteur et propriétaire de la carte n'a jamais effectué ces retraits et pire encore n'a jamais communiqué son bout de plastique à qui que ce soit. La version donnée par la banque n'avait rien de convainquant. A l'agence de ladite banque, les employés interrogés essaient tant bien que mal de cacher leur connaissance de ce type de fraude. Apparemment il s'agirait d'une nouvelle vague de fraudes qui sévit actuellement en Tunisie, et pas mal de clients ont eu la très mauvaise surprise de voire leurs cartes utilisées à leur insu pour des retraits d'argent. Serions nous face au phénomène de la grande fraude à la carte bancaire vécue récemment en France ? Rappelons, pour la petite histoire, que le “skimming", une fraude à la pointe de la technologie, qui vient du verbe « skimmer » à savoir « écumer » en anglais désigne l'ensemble des techniques informatiques qui permettent de récupérer les données d'une carte bancaire. Concrètement, le voleur dispose un appareil sur la fente du distributeur. Celui-ci lit automatiquement la piste magnétique lorsque la victime introduit sa carte. Une micro caméra, placée sur le DAB, enregistre le code confidentiel. Ces deux données permettent à l'escroc de reproduire de fausses cartes bancaires. Tout récemment, en ce mois de Décembre 2012, un réseau de fraudes à la carte bleue a été démantelé à Paris. 19 personnes ont été arrêtées, pour un préjudice estimé à trois millions d'Euros, tandis que le montant des tentatives (bloquées par les établissements bancaires) est lui, estimé à 14 millions d'euros. Que font les banques tunisiennes ? Pourquoi tant de mutisme ? Pour mettre au clair cette affaire, Tunisie Numérique a contacté un premier responsable de la SMT (Société Monétique de Tunisie). La réponse était on ne peut plus évasive ‘‘Ce ne sont que des rumeurs''. En d'autres termes : l'incident n'est qu'une histoire montée de toute pièce !!! Face à l'insistance de notre journaliste, PV à l'appui, nous avons finalement été redirigés vers un deuxième responsable qui, et on s'y attendait, ne voulait pas décrocher son téléphone. Recontacté, le premier responsable à la SMT adopta la même attitude. Et jusqu'à ce matin nos multiples appels sont restés sans réponse. Pourquoi tant de silence ? Pourquoi ce refus de communiquer ? L'attitude de certains responsables de la SMT est incompréhensible, surtout quand il s'agit d'une structure qui se présente (sur son site web) comme ‘‘Experte de la transaction monétique sécurisée'', avec ‘‘Plus de 20 années d'expérience en conseil, intégration et exploitation de solutions monétiques'' et qui, ‘‘Forte de ses performances, a “su gagner la confiance de partenaires « référence » dans le domaine monétique''. Pourquoi ces responsables de la SMT restent confinés dans leur coquille ? Le skimming existerait-il pour de bon ? Ou pire, y'a-t-il des fuites qui ont engendré le clonage de carte ?? Nous avons voulu élucider cette affaire, rassurer les consommateurs et lever tout doute quant à la présence de ce type de fraudes à ne pas négliger. Qui de mieux que la SMT pouvait nous répondre ? Hélas, on continue à jouer la carte du silence total !!! Nous estimons que le consommateur a le droit de savoir. Que font les banques tunisiennes pour pallier à cette arnaque high-tech ? En tout cas, une chose est sûre, le silence de nos chères banques en dit long et ne fait que renforcer les soupçons. En cette période de crise économique, de fin des crédits à la consommation, de perte du pouvoir d'achat du consommateur tunisien, il ne manquait plus que ça pour mettre à genoux les ménages !!!