Branle bas de combat ce mercredi dans les bureaux de Nidaa Tounes. La salle de réunions et les couloirs ne désemplissaient pas. Il y avait tout le monde. Ils sont venus... Ils sont tous là, aurait dit le vieux Charles. Mais ceux qui y étaient aujourd'hui ne sont pas venus pour dire adieu à « La Mamma », mais plutôt pour nourrir l'espoir de la renaissance de mère patrie. Le siège de Nidaa Tounes abritait cet après midi, une réunion extraordinaire regroupant tous les représentants régionaux du parti, avec les leaders du bureau politique. A l'ordre du jour, l'appel de Beji Caïed Essebsi à une grande manifestation nationale à l'occasion de la commémoration du janvier. Nidaa Tounes appelle ses adhérents, ainsi que ses sympathisants et toutes les forces vives du pays, à se joindre à la grande manifestation qu'il organise le 14 janvier prochain au centre ville de Tunis. Par sa date, et même par l'itinéraire choisi, cette manifestation donne un sentiment de « déjà vu ». En effet, en plus de la date, Ô combien évocatrice, l'itinéraire partant de la rue Mokhtar Attia (à quelques encablures du siège de l'UGTT) et passant par l'avenue Habib Bourguiba pour un « bouquet final » devant le ministère de l'intérieur, rappelle bien des souvenirs, aux tunisiens qui en étaient, de cette épopée d'un certain 14 janvier, épopée qui a vite déchanté avec l'arrivée de certains à l'opportunisme bien nommé. Nidaa Tounes nourrit-il, en secret, le doux espoir de réitérer le coup d'éclat de ce fameux janvier 2011 ? En est-il du moins capable ? Aux dernières nouvelles, et à entendre parler ses leaders, Nidaa Tounes se sait fort de ses alliances, avec les forces démocratiques, et surtout avec l'UGTT, la locomotive de la rue. Ces alliances ajoutées à la capacité de mobilisation qu'on devine au parti, au vu des résultats des divers sondages d'opinion et d'intentions de vote, pourraient peser dans la balance de l'équilibre des forces. De par son timing, aussi, cette manifestation, arrive à point nommé pour nombre de tunisiens qui se sentent « écrasés » par ce qui est en train de se tramer dans le pays sur les plans politique, social et économique. Ainsi, ce qui se passe depuis quelques jours dans différentes régions du pays à l'instar de Ben Guerdène, Le Kef, Kasserine, Sidi Bouzid, Sfax, Zeramdine et ailleurs témoigne du ras-le-bol du tunisien devant le pourrissement de la situation. Et si on ajoute à cela, les divers scandales et histoires d'une éventuelle incapacité du gouvernement à honorer les salaires des fonctionnaires, ou les anecdotes en rapport avec la répression des libertés sous toutes leurs formes, y compris la liberté de témoigner, par un petit baiser, son amour à son prochain, on dirait bien que tous les ingrédients y sont et n'attendent qu'à se mettre en branle.