On se rappelle de l'affaire soulevée par l'avocat Cherif Jebali contre l'homme d'affaires Kamel Létaïef et qui a couté à celui-ci de tomber sous le coup d'une interdiction de quitter le territoire, bien qu'aucune charge ni inculpation ne lui ait été adressée. Kamel Létaïef a été convoqué ce samedi matin par la brigade économique, et comme c'était le weekend, et que le tribunal était fermé pour trois jours, il a préféré ne pas se présenter en personne, et s'est fait représenter par ses avocats, « au cas où ». En effet, Létaïef sentait le coup fourré, puisqu'il semble s'agir d'une autre affaire soulevée par le même Cherfi Jebali (décidément), et qui a trait aux entreprises Youssef Létaïef, dont l'intéressé ne fait plus partie depuis des années, et avec le weekend prolongé, il redoutait de se retrouver en détention provisoire, en attendant la réouverture des tribunaux. Toujours est-il que les avocats mandatés auprès de la police économique ont, sans problèmes, obtenu un report de l'interrogatoire au mardi 15 janvier. Mais quelle ne fût la surprise de Létaïef de voir débarquer chez lui, aux environs de 11H30, des policiers lui demandant de les suivre aux locaux de ladite brigade. Comme ils n'avaient pas de mandat en bonne et due forme, et que le litige concernant son interrogatoire semblait dépassé, il a refusé de sortir de chez lui. Ils ont alors, entrepris d'encercler la demeure de l'intéressé pour l'empêcher de sortir par une porte dérobée ! Ayant eu vent du « siège » de la maison Létaïef, nombre de journalistes, d'hommes d'affaires et de politiques se sont dépêchés de se rendre sur place pour soutenir l'homme dans ses droits et être témoins de ce qu'avaient l'air de tenter les policiers. Finalement, les policiers ont levé le dispositif vers 17H30, sans avoir pu déloger Létaïef de chez lui. Cette descente policière sans mandat et sans motif valable, vu que l'audition de Létaïef a été reportée au mardi, soulève beaucoup de questions, notamment et essentiellement, les parties qui se cachent derrière cette opération, sachant que de nos jours, on entend de plus en plus parler de forces de police, ne faisant pas partie du ministère de l'intérieur, et de civils mandatés par les forces de sécurité... D'ailleurs, coïncidence troublante, le timing de la convocation et de la descente qui s'en est suivie tombe à pic, avec le terme de l'ultimatum imposé par des activistes relevant des LPR, donnant aux autorités jusqu'à ce samedi pour arrêter et incarcérer l'homme d'affaires.