Pas moins de 96 défenseurs des droits de l'homme algériens, membres du comité national de défense des droits des chômeurs et des militants de syndicats autonomes ont été empêchés lundi matin par la police des frontières algériennes de rejoindre la Tunisie afin de participer aux travaux du forum social mondial qui se déroulera demain, mardi, à Tunis. La délégation algérienne qui devait prendre part à ce forum a été empêchée de quitter le territoire algérien puisqu'elle a été bloquée au poste frontalier de « layoun » dans la wilaya de Tébessa et la police des frontières a signifié aux participants algériens que des instructions leur ont été communiquées pour empêcher leur déplacement en Tunisie. Moumen Khelil, militant et Chef à la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l'Homme (LADDH), et également secrétaire général de l'association nationale de lutte contre la corruption (ANLC) a déclaré que les autorités algériennes ont empêché sciemment les participants algériens de participer au Forum Social Mondial à Tunis. « Décidément, le Pouvoir à peur de l'exportation ou l'internationalisation de la mobilisation citoyenne autour du mouvement des chômeurs », a encore commenté le militant. Il est à souligner qu'une autre caravane composée de cent jeunes participants algériens au Forum Mondial Social a été également bloquée par la Police des frontières au niveau du poste frontalier d'Oum Tboul, dans la wilaya d'El Tarf. « Après avoir accompli les formalités douanières, ils ont été autorisés à entrer dans le territoire tunisien. Quelques minutes plus tard, un officier de la PAF leur a demandé de faire demi-tour, ce que les jeunes ont refusé de faire. Il devient donc évident que le pouvoir algérien est en train de tout faire pour éviter tout contact des militants algériens avec leurs homologues tunisiens, surtout après des déclarations qui ont été attribuées à la militante Louiza Hanoun, en rapport avec la constitution en Tunisie d'un groupe de 200 « cyber activistes » algériens qui seraient entraînés sous la supervision des Etats Unis, en vue de déstabiliser et renverser le régime algérien. Il semblerait que l'opposition en Algérie ait été réticente à engager le pays dans ce qu'il a été convenu d'appeler « le printemps arabe », reste que les jeunes activistes, généralement insuffisamment encadrés par des partis politiques, restent hors de contrôle, ce qui a poussé le gouvernement à bloquer carrément leur accès aux sites d'initiation qui seraient installés en territoire tunisien.