« L'exception culturelle est le meilleur moyen de préserver la diversité du cinéma » avait énoncé Steven Spielberg, président du jury du Festival de Cannes avant d'annoncer la récompense suprême. Justement , le palmarès dévoilé, hier, par les jurés du festival rendait ses lettres de noblesse à l'exception et à l'éclectisme du cinéma. Auréolé d'une palme d'or, le réalisateur franco-tunisien, Abdelatif Kechiche, a salué la jeunesse française et la révolution tunisienne car la vie d'Adèle résonne avant tout comme un devoir de résistance à la jeunesse tunisienne qui scella son rêve de liberté un certain 14 janvier 2011 et comme un pied de nez aux derniers cortèges des anti mariage pour tous en France. Néanmoins, les chances de la vie d'Adèle d'être projeté dans son pays natal pourraient être réduites à peau de chagrin si bien que le film fait sauter le couvercle sous-jacent de l'homosexualité. Ayant pour fil rouge un duo amoureux féminin, le film expose sans subtilité et crûment tous les contours d'un amour féminin. Cela risquerait de provoquer un tollé en Tunisie. Le ministère de la culture a d'ores et déjà prévenu. « Le film s'adresse à un environnement particulier » a tonné Fathi Kharrat directeur général du cinéma. Alors que des artistes sont fréquemment agressés, que l'on s'offusque d'une exposition d'art qui porte atteinte au sacré et que l'on se perde encore en conjecture sur le sein d'Amina, une éventuelle exposition du film » La vie d'Adèle » pourrait mettre le feu aux poudres dans un pays largement dominé par les islamistes. Cependant on en est pas encore là, le film ne sortira en salles que le 9 octobre en France. Attendons de voir.