Me Nizar Ayed, avocat de l'homme d'affaires Kamel Letaief, a récemment, publié un rapport, dans lequel il explique que le dossier d'instruction dans la soi-disant affaire de complot contre la sûreté de l'Etat, est désormais clos. Il ne tient donc, selon lui, qu'à la justice pour prendre son cours dans la direction qui a été révélée par les investigations. Et quelle direction ! L'avocat a, en effet, révélé que toutes les personnalités qui avaient été auditionnées dans cette affaire ont blanchi son client. C'est ainsi que les hauts cadres de la sûreté d'alors, ont assuré que les entretiens téléphoniques qu'ils avaient eus avec Létaïef, sont « cleans » dans la mesure où celui-ci, entretenait avec eux des liens d'amitié et qu'il les appelait uniquement dans le souci de s'assurer de la situation sécuritaire dans les différentes régions du pays, comme tout citoyen aurait aimé pouvoir faire. Par ailleurs, l'avocat reproche aux juges d'instruction de n'avoir pas donné plus d'importance à certaines pistes qui auraient été à même d'éclaircir pas mal de choses, notamment, en ce qui concerne le propriétaire de la puce de GSM qui avait envoyé les fameux sms, de même que certaines relations entre l'avocat plaignant dans l'affaire, Mohamed Cherif Jebali, et plusieurs autres éléments de l'affaire, notamment des dizaines de coups de fils qu'il a eu avec d'autres acteurs du « scénario ». Me Nizar Ayed a, à force d'arguments, fait la lumière sur l'implication directe de M. Cherif Jebali, dans la création de toutes pièces du scénario, et dans sa mise en œuvre. Me Ayed a expliqué ces actions de la part de l'avocat plaignant, par son désir d'opérer un rapprochement tactique de la classe dirigeante à ce moment là, pour s'accommoder de « connaissances » qui pourraient le tirer d'affaire dans la multitude de procès qui étaient intentés contre lui à cause de malversations au cours de l'exercice de son métier. C'est ainsi qu'au début, il avait incriminé des parties nahdhaouies, dans ce complot qui viserait le frère de Béji Caied Essebsi, alors premier ministre. Il s'est ensuite ravisé quand Ennahdha a accédé au pouvoir pour accuser d'autres parties, et user du même stratagème. Et c'est dans un souci de faire poursuivre par la justice, les vrais instigateurs, et de faire lever les restrictions judiciaires qui pèsent sur son client, sans aucune raison, que Me Ayed a publié ce rapport.