Le moins qu'on puisse dire, c'est que le discours de Mustapha Ben Jaâfer hier sur les ondes de la Télé nationale, a laissé tout le monde sur sa faim. Le citoyen a été déçu du contenu « vide » de cette allocution, pourtant annoncée à l'avance comme le « discours du siècle ». De même, la classe politique, n'a pas tardé à réagir à ce discours : Mourad Amdouni, dirigeant du courant populaire a qualifié le discours du président de l'Assemblée Nationale Constituante Mustapha Ben Jaâfar de manœuvre politique censée améliorer la condition de la Troika lors du dialogue. Il a estimé que la valeur symbolique du militantisme de Mustapha Ben Jaâfar a été usée. Issam Chebbi, porte-parole du parti Républicain, a souligné qu'à travers ce discours, Ben Jaâfer a démontré qu'il a décidé malgré tout ce qui se passe dans le pays, de reprendre la semaine prochaine les travaux de l'ANC. Commentant le niveau auquel est arrivé le dialogue entre les partis de l'opposition et le gouvernement, Issam Chebbi a signalé que « l'opposition a fait plusieurs concessions. En revanche, le gouvernement n'a pas fait pareil ». La date du 10 octobre, annoncée par Mustapha Ben Jaâfer pour l'achèvement des travaux de l'ANC, n'est pas raisonnable puisque l'assemblée n'a pas encore repris ses travaux, a précisé Chebbi. « De toute façon, plusieurs dates ont été annoncées par le gouvernement et aucune n'a été acceptée », a-t-il ajouté. « La situation globale en Tunisie est difficile à présent. Ce gouvernement doit donc être dissous et remplacé par un gouvernement de technocrates qui ne se présenteront pas aux prochaines élections », a souligné Issam Chebbi. Lazhar Akremi, porte-parole du parti Nidaa Tounes, a annooncé lors d'une intervention à Mosaïque FM, que Mustapha Ben Jaâfer n'a pas pris au sérieux les mobilisations des députés retirés et du peuple tunisien. »C'est comme si il n'était pas au courant de ce qui se passer en Tunisie », a-t-il noté, ajoutant que son discours n'a rien apporté de nouveau à la crise en cours. Il a ajouté que Mustapha Ben Jaâfer ne peut pas être le garant de l'application de ce qu'il a promis vu que « plusieurs membres du gouvernement se sont positionnés contre lui ». »De ce fait, l'appel qu'il a adressé aux députés retirés pour reprendre leurs fonction est sans garanties », a-t-il précisé.