Le président du Conseil, M. Silvio Berlusconi, doit être jugé pour recours à la prostitution de mineurs et abus de pouvoir. Ruby, la jeune Marocaine par qui le scandale est arrivé, pourrait se constituer partie civile. Le procès “Rubygate”, le plus médiatique et le plus périlleux pour le chef du gouvernement italien M. Silvio Berlusconi, devait s'ouvrir hier à Milan en son absence. Cette session relativement technique a finalement abouti à un renvoi au 31 mai. Cette décision était prévisible : ni le Cavaliere, ni ses deux principaux avocats, retenus à Rome pour des sessions parlementaires, ni le personnage central de l'affaire Ruby, n'ont fait le déplacement. Dans une lettre remise au tribunal, le Cavaliere a affirmé qu'il aurait voulu “participer” à l'audience mais qu'il avait des “engagements institutionnels” à Rome qui l'en empêchaient… La prochaine surprise pourrait être l'éventuelle constitution de partie civile de Ruby. Elle pourrait ainsi demander des dommages et intérêts en cas de condamnation de M. Silvio Berlusconi. Mais elle ne semble pas prendre ce chemin: ”Cela contradirait ce qu'elle a toujours affirmé à savoir qu'elle n'a jamais eu de relations sexuelles avec le président du Conseil”, a indiqué Me Paola Boccardi. Une telle décision aurait pénalisé Berlusconi car elle aurait signifié que la jeune fille se retournait contre lui. Dans cette affaire, le Président du conseil, âgé de 74 ans, est accusé d'avoir payé les prestations sexuelles de la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias “Ruby la voleuse de coeurs”, de février à mai 2010, alors qu'elle était mineure, un délit passible de six mois à trois ans de prison. Il est aussi accusé d'abus de pouvoir pour avoir fait libérer Ruby après une interpellation pour vol fin mai, ce qui peut lui valoir jusqu'à 12 ans de prison. Le Cavaliere affirme être intervenu car il pensait qu'elle était la nièce de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak mais le parquet affirme que c'était en réalité pour empêcher Ruby de faire des déclarations compromettantes. M. Silvio Berlusconi et Ruby ont démenti avoir eu des relations sexuelles et nié que les dîners, dans la villa du milliardaire à Arcore, près de Milan, aient dégénéré en parties fines comme l'ont raconté des dizaines de participantes, selon des écoutes publiées par la presse. La défense a dressé pour ce procès une liste de témoins ressemblant à un bottin mondain, George Clooney et sa compagne l‘actrice italienne Elisabetta Canalis, la vedette du Real Madrid Cristiano Ronaldo, des ministres, des stars de la télévision italienne…. Pour M. Silvio Berlusconi, pourtant habitué des tribunaux et jugé dans plusieurs procès pour fraude fiscale ou corruption, le “Rubygate” sera le procès le plus difficile qu'il ait eu à affronter, vu les accusations qui pèsent contre lui.