Cinq décisions de démolition de constructions anarchiques dans l'oasis au niveau de l'entrée nord de la ville de Gabés ont été exécutées, ce jeudi, tôt le matin, après l'épuisement de toutes les procédures légales en cours, dans le domaine, notamment les mises en demeure. Les opérations ont provoqué la colère des propriétaires de ces constructions qui ont bloqué la route, demandant l'application de la loi sur tous, sans exception. Et les forces de sécurité sont intervenues pour rouvrir cette route. Il est à rappeler que les autorités régionales de Gabés avaient rendu public, dernièrement, un communiqué de presse indiquant que les oasis du Grand Gabés sont classés, depuis octobre 2006, comme zones interdites, et toute opération foncière relative à ces oasis, que ce soit par la vente, l'achat ou la cession, doit obtenir l'autorisation préalables du gouverneur de Gabés. Les opérations de lotissement ou de construction dans les zones agricoles sont également illégales et les contrevenants peuvent faire l'objet de poursuites judiciaires. Il est tout de même opportun de souligner que cette action, de même que cette réaction, sont les premières qui ont suivi les fameuses directives de Mahdi Jomâa données à ses gouverneurs pour « nettoyer le pays ». Et comme par hasard, c'est dans le fief de Gabes, que ces actions de « nettoyage » ont commencé, et ce sont les habitants des oasis de Gabes, fief d'un grand parti politique de la scène, qui ont eu cette réaction, dans une sorte d'inauguration de ce à quoi on pourrait s'attendre comme bras de fer entre le gouvernement qui va tenter de forcer le passage à ses réformes, et les partisans de certains partis qui vont s'y opposer, histoire de montre que leur formation n'aura pas été la seule à échouer dans la gestion des affaires d'un pays qu'ils veulent dépeindre comme ingouvernable.