Il est bien vrai que Béji Caïed Essebsi a d'autres chats à fouetter, et notamment, de gros chats à calmer, et d'autres plus farouches, qu'il va devoir amadouer, tout ceci en prévision de la formation d'une équipe gouvernementale qui soit, à la fois valable, et qui puisse, et c'est aussi important, plaire à tout le monde. N'empêche que parmi les chantiers qui attendent aussi BCE, c'est de faire un peu le ménage autour de lui, et plus précisément dans le palais de Carthage. En effet, il va lui falloir revoir toute l'équipe qui a été installée dans les différents services de la présidence, mais aussi dans ceux qui relèvent directement de l'institution. Car, très probablement, beaucoup de ces messieurs-dames doivent ne jurer que par le nom de leur ancien maitre, et bienfaiteur. Donc, du coup, leur faire confiance équivaudrait pratiquement à une « opération suicide ». Mais aussi et d'un autre côté, et d'après ce qui a filtré des couloirs du palais du temps de la Troïka, et du « règne » de Marzouki, il semblerait bien que beaucoup de ces « hauts cadres », qui squattent la présidence, manquent cruellement de compétences, et la preuve c'est sans aucun doute la façon plus qu'approximative avec laquelle cette équipe a géré les affaires de la présidence durant cette période. Mais, BCE devra, aussi, se hâter de faire le ménage, car il y en a, parmi ces honorables sirs, des têtes que la majorité des tunisiens ne peuvent plus souffrir, et qui au lieu d'avoir le minimum d'intelligence qui leur suggèrerait de mettre la sourdine, n'arrêtent pas d'attirer l'attention sur eux et d'attiser l'opinion sur leurs personnes, c'est comme s'ils criaient sur les toits, qu'on ferait mieux de les éjecter de là où ils sont. Et c'est peut-être, là même, le vœu secret de quelques uns d'entre eux, qui paraitraient, alors, après leur départ dans les draps de la victime d'une quelconque purge, et du tant redouté « retour » de l'hégémonie des nominations partisanes. Et à la tête de ces personnes dont BCE ferait bien de « s'occuper » au plus vite, il y a sans aucun doute, le brillantissime directeur général de l'Institut Tunisien des études stratégiques, le célébrissime Tarek Kahlaoui, qui ne lâche pas une occasion pour s'attaquer à BCE et à sa façon de faire, sans hésiter à tomber dans le commérage. Il serait, donc, opportun pour BCE de revoir la composition des services relevant de la présidence de la république, d'autant plus que son entourage et l'équipe cosmopolite qui forme le Parti Nidaa Tounes ne manquent pas de compétences, et de « pointures » dans divers domaines. Et pour ne citer que le cas de notre Kahlaoui national, BCE devrait, rien qu'en se retournant autour de lui, dénicher la compétence qui pourrait rendre énormément de services à la tête de l'institut des études stratégiques. On pourrait, pourquoi pas, prendre l'exemple de l'universitaire Naji Jalloul, dont la formation académique, de même que le bagage politique et social feraient de lui un plus que sérieux prétendant au poste de directeur général de cette institution. A méditer, donc, Si El Béji !