Une guerre larvée entre le mouvement islamiste Ennahdha et l'ex-président provisoire, Moncef Marzouki, est-elle en train de se profiler sur fond du leadership d'un électorat en pleine déviation? Les récentes déclarations du président du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, qui justifiait l'incapacité de soutenir Moncef Marzouki à la présidentielle au vu de sa défaite annoncée ainsi que le pavé jeté, hier, par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Rafik Abdessalem, laisse à penser à la fin du compromis entre les deux parties. Ennahdha ne se garde plus, désormais, de désavouer son ancien acolyte. Invité hier sur le plateau de Nessma Tv, Rafik Abdessalem, gendre du leader Rached Ghannouchi et ancien ministre des Affaires étrangères a fait volte-face sur la rupture des relations diplomatiques avec la Syrie. Je m'étais opposé à cette décision qui a été prise de manière unilatérale, lâche Rafik Abdessalem soulignant avoir été pris au dépourvu par l'ex-président. L'ancien ministre critique en filigrane un amateurisme de la part de l'ex-président, qui malgré son attachement viscéral aux principes des droits de l'homme, a jeté en pâture les intérêts des tunisiens résidents en Syrie. « Cette position reflète le respect des principes des Droits de l'Homme du président de la République, mais ça ne se passe pas comme ça en matière de politique étrangère et de diplomatie », argue Rafik Abdessalem disant s'en être tenu auparavant à l'obligation du devoir de réserve.