L'Arabie saoudite a lancé jeudi avec ses alliés sunnites de la région du Golfe une opération d'envergure à Sanaa, la capitale du Yémen. But de l'opération: venir en aide au président Abd Rabbo Mansour Hadi et faire reculer les Houthis. L'Iran parle « d'agression ». L'opération baptisée « Tempête décisive » a été déclenchée dans la nuit par des frappes saoudiennes sur l'aéroport de Sanaa, et sur sa base militaire attenante de Doulaimi. Les frappes ont aussi visé un quartier résidentiel au nord, faisant des dizaines de victimes, selon la chaîne de télévision houthie Al Massirah. D'après un premier bilan militaire cité par l'agence saoudienne SPA, les raids ont permis de « détruire les défenses aériennes des Houthis, des batteries de missiles SAM et quatre avions de combat ». Un journaliste de Reuters a constaté à Sanaa, sous contrôle des Houthis depuis septembre, que 4 ou 5 bâtiments avaient été endommagés près de l'aéroport. Les secouristes ont fait état de 13 morts. Forte coalition Outre l'emploi de la force aérienne, quatre navires de guerre égyptiens sont entrés dans le canal de Suez afin de sécuriser le Golfe d'Aden, au large du Yémen. Au total, le royaume saoudien a affecté 100 avions de guerre et 150'000 soldats pour cette opération. Les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, Bahreïn et Koweït 15 appareils chacun et le Qatar une dizaine. L'opération, qui a mobilisé aussi d'autres alliés de l'Arabie saoudite comme la Jordanie, le Soudan, le Pakistan et le Maroc, a pour finalité d'empêcher les Houthis d'utiliser les aéroports et les avions du Yémen pour attaquer Aden et d'autres régions. Aucune implication de pays européens n'a été annoncée, mais la France a renouvelé son soutien au président Hadi, forcé à fuir Sanaa en février pour se réfugier à Aden. Selon la télévision publique saoudienne, Abd-Rabbo Mansour Hadi est arrivé jeudi à Ryad, la capitale saoudienne. Une autre chaîne de télévision, Al Arabiya, avait indiqué un peu plus tôt qu'il avait quitté sous protection saoudienne la ville d'Aden, pour l'Egypte où se tient samedi un sommet de la Ligue arabe. Londres a approuvé l'initiative saoudienne au contraire de la diplomatie européenne qui a jugé qu'aucune action militaire n'apporterait une solution au dossier yéménite. Téhéran outré L'Iran, accusé de soutenir les Houthis, a exigé « une cessation immédiate de toutes les agressions militaires et frappes aériennes contre le Yémen et son peuple ».