L'équilibre fragile noué entre la centrale syndicale et patronale semblait, hier, sur le point de tanguer. Les anciens parrains du dialogue national s'opposent depuis quelques jours un bras de fer sans précédent que le sens de l'intérêt général ayant prévalu lors du Dialogue national ne parvient pas à enterrer. Intervenu, mercredi, sur les ondes d'Express Fm, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail, Sami Tahri, a exprimé son étonnement de la réaction et du communiqué de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA), affirmant que les déclarations de Houcine Abbassi n'étaient, en aucun cas, une offense envers la centrale patronale. Il a précisé que M. Abbassi parlait des hommes d'affaires qui s'enferment dans leur tour d'ivoire et qui n'appartiennent pas forcément à l'UTICA. "La vérité fait mal", a-t-il ajouté, expliquant que l'Union de l'industrie et du commerce avait réclamé d'abandonner l'annulation des dettes sur les fraudeurs fiscaux sous prétexte que ceux qui paient leurs dettes et ceux qui ne le font pas ne peuvent être égaux. M. Tahri a, par ailleurs, fait remarquer que le trésor public est affecté par la fraude fiscale des hommes d'affaires, estimée à 5000 millions de dinars, en plus de ceux qui ont bénéficié des subventions pour investir dans les régions de l'intérieur du pays alors qu'en réalité ils sont partis à la capitale ou les villes côtières. Le syndicaliste a précisé que Hassine Abbassi n'a fait qu'exposer la réalité, qui est connue de tous, et n'a donné de leçon en patriotisme à personne, soulignant que ceux qui accusent l'UGTT d'avoir beaucoup de réclamations, fuient leur devoir envers la patrie.