Le parti de la justice et du développement, AKP, a subi, dimanche, un sérieux revers aux élections législatives. Le président Erdogan qui rêvait d'une main mise sur le pays voit son ambition s'effondrer. L'AKP a perdu, hier, la majorité absolue et sera contraint de composer avec les kurdes du HDP. Si l'AKP reste la première force politique du pays avec 40% des suffrages exprimés, il connaît un net recul et une grande désaffection des électeurs à la faveur d'une forte percée des kurdes. Des 550 sièges du parlement turque, les islamo-conservateurs en raflent 258 et seront, pour la première fois, contraints de composer un gouvernement de coalition. Le parti kurde, lui, réalise sa plus grande victoire en franchissant la barre fatidique des 10% lui assignant l'entrée au parlement. Il obtient 79 sièges. Depuis le virage et le tournant d'autoritarisme pris par le président Erdogan, qui s'est largement investi dans la campagne, l'AKP a perdu du terrain. Main mise sur la justice, la police et la presse, le parti du président Erdogan, éclaboussé par un vaste scandale de corruption l'année dernière, est en déroute.