Incontestablement, c'est un véritable coup dur asséné par les Etats-Unis à Daech (Etat islamique) en Libye à travers le dernier raid qui a mis hors d'état de nuire certains chefs et combattants de cette organisation terroriste. Ces terroristes fomentaient des attaques notamment contre la Tunisie. Le fait que l'écrasante majorité des victimes qui se trouvaient dans ce camp d'entraînement soient des Tunisiens, appelle à la vigilance des autorités du pays qui ont déjà pris les devant de la scène en prolongeant l'état d'urgence. Actions de représailles Certes, c'est une mesure appropriée mais qui ne peut suffire à elle seule à juguler le danger imminent de Daech et autres groupes djihadistes. Ils tenteront de mener des actions de représailles contre la Tunisie accusée d'avoir vendu la mèche aux Etats-Unis en les incitants à mener cette frappe en Libye. Ces groupes préparaient, selon les aveux de rescapés blessés du raid américain, des actions violentes notamment en Tunisie. Cette attaque douloureuse au regard du grand nombre des victimes sera difficilement digérable par l'organisation terrorisme qui a vu tous ses plans tomber à l'eau.. Les combattants de Daech tenteront de profiter de la moindre inadvertance ou faille pour mener ces attaques. Plusieurs indices ont, par le passé, corroboré ces craintes d'actions de représailles qui sont dans les traditions de ces extrémistes barbares assoiffés de sang. Veiller au grain C'est pourquoi , il est plus qu'impérieux de veiller au grain et d'être aux aguets pour déjouer toute tentative de déstabilisation du pays qui n'a qu'assez souffert des attaques de ces groupes extrémistes. Un large pan de l'économie tel que le tourisme a plongé dans le rouge après les attaques du musée du Bardo, de l'Hôtel Impérial à Sousse et du bus de la garde de la sécurité présidentielle à Tunis. Une nouvelle attaque terroriste aura des effets dévastateurs Une nouvelle attaque aura autant de dommage que les précédentes et finira par faire voler en éclats les efforts des mois de travail laborieux des services de sécurité pour restaurer la confiance en stabilisant le pays. Ce qui demeure bizarre dans l'attaque américaine en Libye est la publication d'une liste de personnes sensées être présentes dans le site ciblé par la frappe aérienne à Sabratha alors que cette liste n'a pas été confirmée par aucune autorité officielle libyenne. d'autant plus que l'identité des corps n'a pas été confirmé par aucune autorité ni libyenne ni Tunisie. Une liste suspecte de victimes Publiée par une chaîne de télévision inconnue libyenne s'appelant « 218″ cette liste de 40 personnes qui a largement circulé dans les médias et sur la toile contient des noms de chefs de Daech et anciens leaders d'Ansar Asharia en Tunisie, en particulier Abou Iyad, mentionné comme mort avec 5 autres personnes. Pourtant le chef du service des enquêtes au bureau du Procureur libyen à Tripoli, Seddick Assour chargé de mener les investigations sur les victimes et leur identification, a démenti tout lien avec cette liste, lui ôtant tout caractère officiel. Rappelons que le maire actuel de Sabratha Husein Daouadi, qui a laissé proliféré l'organisation Daech sur le territoire de sa commune, s'est illustré dans l'affaire de la prise en otage de 300 ouvriers tunisiens. Ces otages ont été échangés pour obtenir sa libération après son arrestation par les autorités tunisiennes sur la base d'un mandat d'arrêt international. En outre les Etats-Unis se sont démarqués de l'annonce par les Libyens de la mort dans le raid de deux membres du personnel de l'ambassade de Serbie à Tripoli qui ont été enlevés en novembre dernier dans la région de Sabratha sur leur route vers la Tunisie par voie terrestre, en dépit de son annonce par les autorités serbes. A la lumière de ces données, il paraît que certains cherchent à déclarer des personnes mortes dans le but de les faire oublier ce qui leur facilitera de passer incognito et peut-être de pouvoir s'infiltrer sur le territoire pour mener des attaques. Signe d'une intervention militaire en Libye La frappe américaine sera, certainement interprétée par les combattants de Daech comme un signal à une campagne de bombardement préparant une intervention militaire occidentale en Libye. En fait, cette intervention militaire attend l'assentiment du gouvernement d'union nationale en Libye auquel le Parlement libyen doit voter ce lundi la cofinance. Comme l'ont fait savoir des responsables des puissances et organisations occidentales à l'instar de la responsable de la politique des Affaires étrangères de l'Union européenne, Frederica Mogherini, tout dépend d'une demande des autorités légales libyennes. Une intervention qui sera perçue comme une menace par Daech dont les combattants tenteront de se réfugier en Tunisie notamment sur les hauteurs du pays pour se mettre à l'abri des frappes aériennes qui vont déferler sur leur positions déjà identifiées par les vols de reconnaissance menés par les avions britanniques, français et américains depuis bientôt plusieurs mois.